Renan Luce trace sa route

Deux ans après le succès de son premier disque, Renan Luce sort « le Clan des Miros ». Rencontre sur l'île de Ré, où il répétait son spectacle ,avec un chanteur qui ne cesse de s'affirmer.

Renan Luce trace sa route

    Souvenirs, souvenirs. Renan Luce observe les techniciens s'affairer et mesure soudain le chemin parcouru. « Quand j'ai commencé à donner des concerts, il y a trois ans, on s'entassait à cinq dans une petite camionnette. On se couchait très tard, on se levait très tôt, on s'occupait nous-mêmes du matériel. Et cette année, on va être quatorze avec un gros camion, un bus pour dormir tranquille. » Désormais, l'artiste peut se le permettre, depuis le triomphe de son premier album, « Repenti », vendu à près de 500 000 exemplaires, ses deux Victoires de la musique, sa tournée de près de deux ans qui s'est terminée dans les plus grandes salles de France.

    « Je n'ai pas eu l'impression de galérer »

    La donne a inévitablement changé pour le jeune Breton de 29 ans qui savoure le confort du succès. Cette fois, il prépare son retour à l'île de Ré. Au programme : soleil, sieste, vélo, foot et... répétitions de son nouveau spectacle* où il défendra les chansons de son épatant nouveau disque. Dans « le Clan des Miros » (disponible dès aujourd'hui en téléchargement légal et lundi prochain en CD), le musicien s'impose définitivement comme l'un des auteurs les plus brillants de son temps.

    Et pourtant, Renan Luce dégage toujours une fraîcheur juvénile, portée par un physique de gringalet. « Ce qui m'inspire, ce sont les souvenirs, l'enfance, l'insouciance », reconnaît-il sur la plage de La Couarde-sur-Mer. En nous accueillant sur l'île de Ré, il évoque immédiatement un flirt qui l'a fait venir ici il y a des années. « J'ai l'impression d'être sorti de cette période adolescente il y a assez peu de temps, finalement. » Le succès l'y a aidé, « gérer une équipe, prendre des décisions, avoir confiance dans ce que l'on fait ». L'amour aussi, celui pour Lolita Séchan, la fille du chanteur Renaud.

    Une alliance en argent le confirme depuis cet été. « Le mariage, cela répond à un besoin de se dire on est ensemble pour un moment, on a du temps. » Il l'a pris pour revenir sereinement à travers ce nouveau disque inspiré par la vision : voir, être vu, observer, interpréter. « Le titre le Clan des Miros montre notre incapacité à prédire les choses, à s'armer face aux surprises de la vie. » Lui n'avait pas prévu grand-chose, à part, peut-être, de devenir musicien malgré de sages études de commerce.

    « J'ai commencé à faire des concerts à 17 ans, mon premier disque est sorti quand j'en avais 27. Mais je n'ai pas eu l'impression de galérer, cela s'est fait tranquillement. » Il avale un verre de pineau, repart répéter pour le concert du soir à la Maline, le premier de sa tournée qui devrait l'emmener sur les routes pendant plus d'un an. Deux heures de show où des chansons encore jeunes sont déjà des classiques : « la Lettre », « Repenti », rejointes par de nouvelles qui en prennent le même chemin. A la sortie, des fans l'attendent. L'un d'entre eux lui fait signer une vieille photo. C'était à Niort il y a trois ans. « Il n'était pas connu, précise fièrement Pascal, venu de La Rochelle. C'était au tout début de l'histoire ». Souvenirs, souvenirs.

    *Renan Luce en concert du 10 au 12 mai à Paris à l'Olympia. Places : de 33 à 38,50 â?¬. Tél. 08.92.68.33.68. Et demain à Villeurbanne, mercredi à Toulouse, jeudi à Mérignac...