La chanteuse Rika Zaraï est morte

Victime d’un AVC qui l’avait à moitié paralysée en 2008, l’artiste était remontée sur scène pour la première fois cette année. Elle vient de s’éteindre à 82 ans.

 Rika Zaraï le 3 février dernier aux Folies Bergères (Paris)
Rika Zaraï le 3 février dernier aux Folies Bergères (Paris) LP/Olivier Arandel

    La chanteuse francoisraélienne Rika Zaraï, inoubliable interprète de « Casatschok » ou « Sans chemise, sans pantalon », est décédée ce mercredi à l'âge de 82 ans, dont soixante de carrière.

    En mars dernier, elle était remontée sur scène, en fauteuil roulant, pour la première fois depuis un AVC qui l'avait paralysée 11 ans plus tôt, et nous avait raconté son combat dans nos colonnes.

    L'ambassade d'Israël en France, qui a annoncé l'information, a indiqué sur Twitter être «profondément attristée» par la disparition d' «une des plus belles voix d'Israël en France».

    Née à Jérusalem en 1938, cette excellente pianiste s'était installée en France après son service militaire pour suivre des études musicales. Celle qui s'amuse alors à traduire en hébreu et à chanter Trenet, Gréco, Aznavour et Brassens, y connaît quelques années de vache maigre. Tenace, elle décroche des tournées, anime des fêtes juives puis rencontre le producteur Eddie Barclay avec qui elle va longtemps travailler. Elle rencontrera le succès dans les années 60 avec « Casatschok », « Sans chemise, sans pantalon », « Balapapa ».

    Avec «Hava Naguila » ou « Yerushalayim shel zahav », elle avait également popularisé en France des classiques israéliens. « Triste nouvelle. Rika Zaraï a été une véritable ambassadrice de la chanson israélienne en Europe pendant de nombreuses années », a réagi l'ambassadeur d'Israël en Belgique, Emmanuel Nahshon.

    Dans les années 80, elle s'était reconvertie dans l'écriture d'ouvrages sur les bienfaits de la médecine naturelle. Si ses livres se sont vendus à plusieurs millions d'exemplaires, ses positions sur les bienfaits de produits naturels contre le cancer ou le sida lui vaudront l'inimitié du milieu médical.

    Elle avait fait son retour à la chanson en 2000 avec un nouveau disque, avant un AVC en 2008, qui la laisse partiellement paralysée plusieurs mois. « Je ne suis pas une vieille midinette qui chante uniquement les fleurs, le ciel bleu », nous assurait-elle, toujours battante, en 2013.

    « Chanter la joie c'était sa grande force, a réagi le grand rabbin de France, Haim Korsia. Il faut garder de Rika Zaraï son côté toujours heureux, résiliente, elle faisait partie des gens qui incarnent la joie de vivre et qui nous manque aujourd'hui ».

    « C'était une chanteuse qui faisait le pont entre les deux espérances, celle de France et d'Israël, cette fille israélienne a fait chanter toute la France sur des musiques de joie, a-t-il encore relevé. Aujourd'hui, une candidate de Miss France se fait huer uniquement en disant que son père est israélien, c'est une collusion étrange de l'actualité ».