Saint-Amour et saint festival

Cinquième étape de nos deux reporteurs, qui ont emprunté la route du beaujolais pour atteindre Aix-les-Bains et son festival Musilac.

    Comme chaque été, «le Parisien» s'en va humer la campagne, raconter la France estivale, loin des métropoles et des autoroutes des vacances. Fêtes de village, bijoux discrets du patrimoine, musées insolites, artisans de talents... Notre camping-car emprunte les chemins de traverse pendant un mois et demi à la rencontre des terroirs, avec à son bord deux journalistes à l'affût.


    Cinquième étape de notre tour de France : Aix-les-Bains

    KM 1155 : Dans les vignes de Saint-Amour

    La première relève des photographes de notre Tour de France en camping-car a lieu mercredi à la gare TGV de Mâcon-Loché (Saône-et-Loire). Ce serait une faute de goût de ne pas faire un détour par Saint-Amour, sur la route du beaujolais. Pour la beauté de ses villages cernés de vignes et la saveur de ses tables renommées. Pour déjeuner, on fait chou blanc à Chaintré. On aurait adoré se poser sur sa petite place, entre une statue de poilu colorisé comme un vieux film et deux antiques mobylettes que l'on croirait issues du tournage d'« Amélie Poulain ». Mais l'auberge affiche complet. Tout comme Chez Joséphine, une nouvelle adresse au coeur de Saint-Amour dont on nous a vanté la douceur du cadre et des prix.

    Il ne reste plus alentour que des menus uniques à 75 € à faire exploser nos notes de frais. Alors nous reprenons la route des vins de Bourgogne, serpentant entre les domaines du Petit Puceau et de la Folie. Pour atterrir à la Chapelle-de-Guinchay, petite bourgade sans prétention. Le Café des Voyageurs, rebaptisé à juste titre le Privilège, nous tend les bras avec son menu copieux et ses affiches d'AC/DC, le groupe fétiche de Pierre, le patron. On resterait bien discuter, mais on a prévu de guincher... Cap sur Musilac.

    KM 1330 : Au paradis de Musilac

    Aix-les-Bains (Savoie), mercredi. Cali a donné le coup d'envoi du festival Musilac. (LP/OLIVIER ARANDEL)

    On nous l'avait juré : ce festival vaut le voyage. Effectivement : l'arrivée sur le lac du Bourget, encadré par les contreforts du Jura et le massif des Bauges, est un enchantement. Musilac fête ses 15 ans à Aix-les-Bains (Savoie), les pieds dans l'eau, la tête dans les montagnes. Mercredi soir, à la veille de l'ouverture du festival, le camping-car prend tranquillement ses quartiers derrière les grandes scènes et accueille un invité surprise, Cali, qui vient au débotté chanter à la guitare deux titres, « Sweetie » et « Elle m'a dit ». Compagnon fidèle de notre aventure estivale, il donne dans la foulée, avec la même générosité, le coup d'envoi de Musilac dans un ravissant théâtre de verdure de la ville thermale.

    Nous profitons de la matinée pour découvrir à vélo le port de plaisance qui jouxte le festival et admirer le point de vue. On aperçoit sur l'autre rive la mythique abbaye royale d'Hautecombe, sépulture des rois de Sardaigne, célébrée par Balzac et Lamartine. Une invitation à revenir... Et de découvrir le festival Musilac Mont-Blanc, dont les organisateurs de Musilac annoncent la naissance, en avril prochain, dans la vallée de Chamonix (Haute-Savoie).

    « Le déclencheur pour ces deux festivals est notre coup de coeur pour un site magique », nous raconte Rémi Perrier. Ce promoteur de concerts de Grenoble (Isère) a cofondé Musilac avec son alter ego d'Annecy, Roland Zennaro. « On a commencé avec 25 artistes et 25 000 spectateurs sur trois jours, évoque-t-il. Cette année, on reçoit 60 artistes et 90 000 spectateurs en quatre jours. »

    Les premières têtes d'affiche, hier, sont dans la veine rock, pop et électro de ce festival qui élargit sa programmation et son public : Airbourne, Phoenix, Die Antwoord et le DJ Fritz Kalkbrenner, annoncé avec ses bruyantes platines à 0 h 50. Voilà qui promettait encore une petite nuit.

    Sur notre chemin, nous avons rencontré... Lulu Gainsbourg

    Il a ouvert Musilac hier après-midi sous un soleil de plomb et bravé la chaleur pour une interview dans notre camping-car en direct sur la page Facebook du « Parisien ». Lulu Gainsbourg a offert au public d'Aix-les-Bains la primeur des chansons de son troisième album, qui sortira le 13 octobre. Il n'a joué qu'un seul titre, « Destiny », de son album précédent, dévoilant neuf nouvelles chansons, dont « Tequila », un premier single frais, idéal pour l'été.

    Pour la première fois, Lulu Gainsbourg chante tout en français. « J'ai passé le pas, sourit-il, grâce à ma compagne, Lilou, qui a écrit les quatorze textes de l'album. Elle m'accompagne sur deux duos. »

    Lulu Gainsbourg est dans le camping car du Parisien

    Festival Musilac : Lulu Gainsbourg est dans le camping car du Parisien

    Posted by Le Parisien on Thursday, July 13, 2017

    Le disque s'intitulera « T'es qui là ? ». « Je fais mon chemin, sourit le fils de Serge Gainsbourg, âgé de 31 ans. Dans ce nouvel album, l'idée est de faire voyager l'auditeur, avec du rock, du funk, des ballades, des chansons d'amour, trois titres avec une chorale d'un collège de Forges-les-Eaux. J'ai commencé l'enregistrement à New York avec des musiciens allemand, américain et italien, et je l'ai fini à Paris. J'ai fait les parties de piano et les voix rue de Verneuil, chez mon papa. Ce n'était pas son piano, mais celui de mon ami Christophe (NDLR : l'interprète d'Aline ). C'était un moment assez magique et intense. Dans la maison de mon enfance, j'ai senti l'énergie de mon père. »