L’«ADN» des Jolivet sur scène : pas facile de jouer avec son père

Camille Jolivet accompagne son père, Marc, jusqu’au 13 avril sur la scène du théâtre la tour Eiffel. C’est une première pour le père et la fille.

 Marc Jolivet et sa fille, Camille, jouent ensemble.
Marc Jolivet et sa fille, Camille, jouent ensemble. LP/Olivier Corsan

    Sacrés numéros les Jolivet père et fille, réuni dans «ADN», spectacle du premier avec « la participation » de la seconde. « Pas un duo, hein ! » tient à souligner la jeune femme de 25 ans. On les rencontre au théâtre de la tour Eiffel, où ils jouent jusqu'au 13 avril. Marc, 68 ans, prépare à tous un thé. « Du Hojicha, un thé vert torréfié japonais, mon préféré. » Le préambule d'un entretien où les digressions du père seront sans cesse recadrées par la fille.

    « À l'origine de ce spectacle, il y a le désir, ma fille a pris des cours de théâtre », explique l'humoriste. « Euh, à l'origine c'est toi, pas moi, réplique-t-elle. Il a toujours voulu que je monte sur scène avec lui, moi jamais, hors de question… Bon, on y est. » Elle sourit. Son truc c'est davantage la mise en scène. « Lui bouffe la scène, moi pas, là, j'apprends beaucoup, on s'amuse et après chacun prendra sa route de son côté. » « Elle a un regard plus porté sur la mise en scène, mais j'ai la sensation que c'était dans son ADN d'être un jour avec moi », taquine le père. « Petite, je montais à la fin de tes spectacles pour danser. »

    Il est metteur en scène, elle l'assiste et lui amène un regard extérieur bienvenu. « Un regard jeune et neuf, m'oblige à travailler beaucoup plus, précise-t-il. Ma fille a beaucoup plus de rigueur que moi. » « Disons qu'il ne faut pas que ça change tous les jours sinon on ne s'en sort pas », explique la jeune femme qui jouait Marianne dans les spectacles de son père et de Christophe Barbier, « Nous présidents ».

    «Mon job c'est de faire un spectacle carré»

    « Il faut savoir lui dire non pendant au moins trois jours, lui dire que rien ne change et qu'on s'en tient au texte, reprend-elle. Sinon, ça devient approximatif et on est moins bons […] Il a les idées, je suis là pour l'aider à reformuler, pour recadrer parce qu'il part parfois dans tous les sens, s'amuse-t-elle. Mon job c'est de faire un spectacle carré. »

    « Il faut voter pour la liste la plus fédéraliste », commence Marc quand on lui demande de quoi il parle dans le spectacle, en se focalisant sur les européennes. « Arrête, le coupe Camille. Ça n'a rien à voir, tu l'as dit sept fois, on s'en fout. » Il s'en amuse. « C'est un spectacle familial, la joie de voir un père follement heureux avec sa fille », sourit-il. « C'est un one man show de Marc Jolivet dans lequel j'interviens à certains moments », précise Camille.

    Parlent-ils d'eux? « Non », répond le tandem. « Pas du tout. Je me suis posé la question pour mes 70 ans, mais on doit faire un nouveau spectacle avec Christophe Barbier … ». « Tu ne réponds jamais aux questions en fait… C'est dingue! » remarque Camille. « L'habitude ma petite, tu ne vas pas voir les journalistes pour répondre à leurs questions mais pour dire ce que tu veux, c'est le métier qui rentre… Pardon, quelle était la question? »

    «Il a une énergie folle»

    « Voilà, c'est tout le temps comme ça », souffle Camille. « On me dit que je suis épuisant […] Elles sont quand même trois pour me calmer », s'enorgueillit l'humoriste. Sa fille, sa collaboratrice et son « amoureuse ». « Et ce n'est pas de trop ! Il a une énergie folle, il faut canaliser et essayer de ne pas se faire bouffer », reprend Camille. « J'aime déconner, tout le temps, même tout seul. Ce matin encore je me racontais un truc qui m'a bien fait rire. » Il se met à rire en y pensant. C'est contagieux.

    « ADN », au théâtre de la tour Eiffel (Paris VIIe), jusqu'au 20 avril, vendredi et samedi 19 heures, dimanche 15 heures. De 28 à 39 euros. www.theatredelatoureiffel.com.