Paris : une boîte de nuit ouverte 28 heures d’affilée, ce week-end

C'est une première en France. À partir de ce samedi, une boîte de Paris du XII e arrondissement va pouvoir rester ouvert jour et nuit grâce à l'obtention d'une licence 24 H sur 24.

 Le Concrete, temple des soirées electro les plus courues de la capitale, organise pour la première fois ce week-end une « soirée » qui durera… 28 heures.
Le Concrete, temple des soirées electro les plus courues de la capitale, organise pour la première fois ce week-end une « soirée » qui durera… 28 heures.

    Une boîte de nuit ouverte 28 heures d'affilée, de samedi 22 heures à lundi 2 heures. C'est une première et c'est ce week-end au Concrete, port de la Râpée (XIIe), temple des soirées electro les plus courues de la capitale. Un peu trop underground pour vous ? On vous explique tout.

    Le Concrete, c'est quoi ? Ne vous attendez pas à la boule à facettes, la bouteille de champagne sabrée au milieu des fauteuils roses en simili cuir. On est loin de la flambe et du bling-bling de certains clubs parisiens. Ici, c'est la musique, un point c'est tout. «On est des passionnés d'électro. C'est un vrai lieu d'accueil artistique», insiste Aurélien Dubois, directeur du Concrete, ouvert en 2011.

    Pourquoi ouvrir 28 heures d'affilée ? «La liberté d'expression ne doit pas être conditionnée à un horaire. Un artiste a besoin de temps pour s'exprimer, explique le directeur. Et puis ça permet d'avoir une programmation plus riche.» Un mini-festival en somme. L'ambiance en journée est également différente. «Les gens se parlent davantage, on n'a pas le même comportement», souligne-t-il. Ces ouvertures spéciales - qui font l'objet d'une autorisation préfectorale - auront lieu environ une fois par mois.

    Qui va venir danser ? On oublie les costards, jolies robes de soirées et talons hauts. Ici, on vient comme on est, pour écouter un artiste et danser. «Il y a une vraie mixité des profils», assure Aurélien Dubois. Très peu, en réalité, resteront les 28 heures. On vient la nuit, en mode classique. D'autres débarquent au petit matin, après avoir passé la nuit à travailler. Certains viennent quelques heures en journée. On part, on revient, pour 5 € de plus. Tout est possible.

    Sur quelle musique ? De l'electro pure, house, techno et minimaliste. Mixée par onze DJ mondialement reconnus comme Rrose ou Antigone, et bien sûr Ben Klock, la «grosse star» (dixit Aurélien Dubois), résident du mythique club berlinois Berghain. Pour les néophytes, c'est l'occasion de découvrir cette musique. «L'électro est partout, dans les pubs, les sonneries de téléphones, et pourtant, on n'arrive pas à en partager les codes, constate le patron du Concrete. Il faut que ça change.»

    Rattraper le retard ? Paris est une fête ? Plus vraiment… Elle a depuis longtemps laissé sa place à d'autres capitales européennes où la licence 24 heures existe déjà, Londres, Bruxelles, Amsterdam et surtout Berlin. «C'est quand même dommage de devoir prendre sa voiture jusqu'à Bruxelles quand on veut voir de grands DJs, soupire Aurélien qui entend bien rattraper le retard parisien. Et les touristes aussi sont frustrés.»

    « Samedimanche », de samedi 22 heures à lundi 2 heures au Concrete, 69, port de la Râpée, Paris (XIIe). Gratuit avant minuit le samedi. Entrée : 15 € (5 € pour une nouvelle entrée). Papiers d'identité requis.