Théâtre. «Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée» : craquez pour Musset ****

«Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée» d'Alfred de Musset, un huis clos délicieux d'une quarantaine de minutes, qui se joue au Studio-Théâtre, à Paris.

Entre la Marquise (portée avec grâce par Jennifer Decker), veuve au cuir dur, et le Comte (Christian Gonon), une joute amoureuse s’installe.
Entre la Marquise (portée avec grâce par Jennifer Decker), veuve au cuir dur, et le Comte (Christian Gonon), une joute amoureuse s’installe. DIVERGENCE/BRIGITTE ENGUERAND

    Un salon nu. A genoux sur un sol lumineux, une jeune femme en tee-shirt façonnant de la glaise. C'est le jour où elle fait salon. Un visiteur est là, en avance sur le monde, le comte. Il l'aime. Veuve, la marquise a le cuir épais, imperméable aux mots doux.

    Huis clos délicieux

    La discussion s'engage, plutôt la joute, épineuse, amoureuse. Il tente de la charmer, de lui faire la cour. Elle le rembarre. «Croyez-vous que ce soit bien divertissant de passer sa vie au milieu d'un déluge de fadaises ?» Elle le raille, le coupe, le presse d'originalité. Il s'accroche, fait mine de partir, ne s'y résout pas, la pique à son tour : «Il faut apparemment qu'on vous aime en hébreu.» Ils se tournent, s'apprivoisent pour finalement s'accorder... Proverbe en un acte d'Alfred de Musset, «Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée» est un huis clos délicieux d'une quarantaine de minutes, une friandise dont on se délecte par la grâce de Jennifer Decker, aimée capricieuse tout en fraîcheur et spontanéité face à Christian Gonon, humble et sobre comte autour duquel elle vient virevolter.

    « Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée » (Note : 4 étoiles sur 5), au Studio-Théâtre (Paris Ier). Du mercredi au dimanche, 18 h 30. 01.44.58.98.58. De 9 à 20 €.