«Le Bazar de la charité» : comment Julie de Bona s’est transformée pour le rôle

La comédienne est défigurée dans la série «le Bazar de la charité», ce lundi sur TF1, où elle interprète une jeune femme brûlée.

 Sur le plateau, «personne ne me reconnaissait», raconte l’actrice.
Sur le plateau, «personne ne me reconnaissait», raconte l’actrice. TF1/QUAD/Julien Cauvin

    Elle le dit franchement : « Oui, j'ai eu peur! » Il fallait un certain culot pour camper Rose, une bonne brûlée sur la moitié du corps et contrainte d'emprunter l'identité d'une autre après l'incendie du « Bazar de la charité », la série de TF1 de retour ce lundi soir (à 21h15). La comédienne au joli minois Julie de Bona y apparaît défigurée sept épisodes durant, les traits meurtris à peine dissimulés par un voile, obligée de devenir Odette, la fille d'une riche bourgeoise, de renoncer à son mari.

    « Quand j'ai lu le scénario, cela ne m'a pas inquiétée car je ne voyais pas vraiment Rose brûlée. J'étais emballée à l'idée de jouer dans une série romanesque en costumes inspirée d'un fait réel où trois femmes se battent. Mon personnage était très inattendu. C'était audacieux, une prise de risque énorme », se souvient Julie de Bona (38 ans).

    Mais plus le tournage s'est approché, plus elle s'est posé des questions. « Comment faire passer la douleur et les émotions de Rose alors qu'elle est bandée ou cachée sous un voile, comment exprimer ce qu'elle ressent quand elle découvre ses brûlures dans un miroir ? Ce rôle me permettait de changer d'univers et je savais que je devrai explorer des choses extrêmes de l'âme humaine. Un plaisir d'actrice. »

    Jusqu'à cinq heures de maquillage

    Pour s'aider, la trentenaire a évoqué plusieurs pistes -dont le port d'un masque- avec le réalisateur Alexandre Laurent et pris les conseils d'un coach. « Je me suis aussi renseignée auprès de l'association des grands brûlés de France mais je n'ai pas réussi à rencontrer quelqu'un. C'est sans doute trop intime pour me parler. En revanche, j'ai vu des vidéos sur Internet, notamment celle d'une grande brûlée qui m'a beaucoup inspirée pour sa force et par rapport aux étapes de la douleur. »

    VIDÉO. «Le Bazar de la Charité» : les coulisses du tournage de l'effrayant incendie

    Restait une étape à franchir : le maquillage aussi impressionnant qu'interminable entre pose de prothèses et faux crâne. « C'était horrible car je ne suis pas patiente ! lâche-t-elle. Pour me maquiller tout le corps, cela prenait cinq heures au début, puis trois heures quand on avait pris l'habitude ! Et il fallait compter une heure et demie juste pour le visage. Il y a de la colle, du latex… Ça gratte, ça finit par irriter l'épiderme. J'étais à fleur de peau. Mais cela me permettait de rentrer dans mon personnage. »

    Surprise sur le plateau : « Personne ne me reconnaissait ! » Même Antoine Duléry, avec qui elle a tourné « Camping 2 », passe d'abord devant elle sans la saluer ! « Quant à Josiane Balasko, qui ne m'avait pas croisée depuis des années, elle ne m'a vue que comme ça. Comme j'arrivais et repartais bien après les autres comédiens, personne ne m'a croisée dans mon état normal ! »

    Une playlist choisie pour le rôle

    Pour passer le temps pendant sa transformation, Julie de Bona pouvait compter sur sa playlist de musiques spécialement choisies pour ce rôle. « Au-delà de la brûlure, Rose est séquestrée, ne dispose plus de son corps, poursuit l'interprète. Lors d'une scène, finalement coupée, la violence est sortie de moi et j'ai poussé des cris. Tu vas tellement au fond de toi que tu lâches totalement prise ».

    En plus, son fils, âgé de trois mois au début du tournage, ne faisait pas ses nuits ! Un mois et demi après le clap final, la jeune femme enchaînait avec le tournage de la mini-série de la Une, « Peur sur le lac », où elle campe l'héroïne flic confrontée cette fois à un virus mortel qui se propage sur Annecy. Autre ambiance…