«Les Bracelets rouges» : la nouvelle série de TF1 va vous émouvoir

La nouvelle série de la Une raconte le quotidien d'enfants hospitalisés et l'amitié qui les unit. Une merveille.

A l’inverse d’un «Dr House» ou d’un «Grey’s Anatomy», la série «Bracelets rouges» suit les adolescents malades plutôt que les médecins (ici Audran Cattin, qui joue Thomas, et Tom Rivoire, qui interprète Clément).
A l’inverse d’un «Dr House» ou d’un «Grey’s Anatomy», la série «Bracelets rouges» suit les adolescents malades plutôt que les médecins (ici Audran Cattin, qui joue Thomas, et Tom Rivoire, qui interprète Clément). URÉLIEN FAIDY/ VEMA PRODUCTION

    Ils s'appellent Thomas, Clément, Côme, Sarah et Roxane. Agés de 8 à 17 ans, ils rient, souffrent, doutent, feintent aussi... Des adolescents comme tant d'autres avec leur mal-être, leur problème de cœur, leurs colères, leurs espoirs. Mais ces gamins-là ont un autre point commun : tous sont hospitalisés pour de longues semaines après un cancer, une anorexie grave, une malformation cardiaque, un coma. Héros des « Bracelets rouges », nouvelle série lancée ce lundi soir sur TF1 à 21 heures, ils pourraient vous toucher bien plus que vous ne l'imaginez...

    Une histoire vraie

    Adaptée du format espagnol « Polseres Vermelles », la série s'inspire de la vie de son créateur Albert Espinosa, 44 ans, auteur du livre « le Monde soleil ». Il a survécu à trois cancers, perdu une jambe, un poumon, une partie de son foie et vécu plusieurs années à l'hôpital entre 14 et 24 ans. Son leitmotiv pour affronter ces épreuves : l'humour qui ressort des six épisodes français, centrés sur l'amitié tissée entre les jeunes malades unis par leurs bracelets, celui qui leur a été remis après chaque intervention.

    Loin d'une série médicale

    Vous imaginiez un nouveau « Grey's Anatomy », une version ado de « Dr House » ou un « Nina » en service pédiatrique ? Raté. « Il ne s'agit pas d'une série médicale dont les personnages principaux sont des médecins, rectifie la scénariste Marie Roussin. Nous avons gardé le cap en restant focalisés sur les adolescents. »

    Le réalisme avant tout

    Tournée dans quatre hôpitaux, à Arcachon (Gironde) et en région parisienne, la fiction sonne juste. « Il fallait de la sincérité, être sérieux et au plus près du réel, insiste le réalisateur, Nicolas Cuche. Nous avons fait appel à des radiologues, des cancérologues et autres spécialistes. Pour la scène d'opération, à part l'acteur qui joue le chirurgien, les infirmiers, les médecins sont tous de vrais professionnels. » « J'ai lu beaucoup de blogs et de confessions d'enfants malades qui étaient d'une richesse incroyable sur les pathologies, la façon dont ils les vivaient », renchérit la scénariste.

    Des jeunes étonnants

    Au démarrage, Thomas (Audran Cattin) va être amputé d'une jambe à la suite d'un cancer. Il rencontre Clément (Tom Rivoire), son voisin de chambre déjà passé par là, puis Roxane, anorexique (Louna Espinosa), Sarah, une petite peste victime d'un problème cardiaque (Esther Valding) et Medhi (Azize Diabate) qui souffre de fractures. Sans oublier Côme (Marius Blivet), plongé dans le coma. Les jeunes acteurs brillent par leur justesse alors que la plupart n'avaient jamais joué. « Si nous n'avions pas été totalement convaincus par le casting des ados, ce n'était pas la peine de faire la série, plaide Nicolas Cuche. Ça a pris des mois avant que j'aie un coup de coeur pour chacun des acteurs. » L'auteur espagnol Albert Espinosa, qui a appris le français pour leur parler, « leur a dit que leurs personnages étaient réels et qu'ils avaient une responsabilité », ajoute le metteur en scène.

    Des parents touchants

    C'est là aussi que la série de la Une surprend : elle s'attarde sur les parents confrontés à la maladie de leur enfant. Certains sont dans le déni, d'autres sont dépassés ou trop impliqués jusqu'à s'oublier. « Mon personnage est très angoissé et perdu, explique Michaël Youn, qui incarne le père de Sarah. Pendant le tournage, il y a eu des moments denses, notamment sur une scène que nous avons refaite trois fois, parce que tout le monde pleurait ! Quand on est papa, on se projette forcément (NDLR : l'acteur a une fille de 6 ans) ». « Cette mère ne peut pas s'écrouler et va voir son fils dans le coma tous les jours pour se battre pour lui, confie à son tour Cécile Rebboah, maman d'un garçon dans la vie et bouleversante à l'écran auprès de Côme. Il fallait créer un lien avec cet enfant allongé. »

    La vie devant soi

    « Ce n'est pas triste de mourir, ce qui l'est c'est de ne pas vivre intensément », répète Albert Espinosa. La série française colle à sa maxime en parvenant à un subtil équilibre entre moments graves ou chargés en émotion, séquences plus légères voire drôles. « La règle était de ne pas tomber dans le pathos, martèle le réalisateur. Cette série est un hymne à la vie, à l'espoir. Sans rien édulcorer, je voulais faire passer une énergie vitale. » Une belle réussite.