«Les douze coups de midi» : «Avec Paul, je découvre l’autisme»

Jean-Luc Reichmann raconte le lien unique qu’il a créé avec Paul, candidat imbattable de l’émission de TF1 atteint du syndrome d’Asperger.

 Paul est arrivé le 30 avril dernier dans l’émission.
Paul est arrivé le 30 avril dernier dans l’émission. TF1

    Mais jusqu'où ira-t-il ? Depuis qu'il est rentré, le 30 avril dernier, sur le plateau de l'émission de divertissement « Les douze coups de midi » sur TF1, Paul est imbattable. Un savoir incroyable, une machine à gagner ! Fort d'une cagnotte qui dépasse aujourd'hui les 319 000 €, il est désormais le 10e meilleur joueur de l'histoire du programme animé par Jean-Luc Reichmann. Et ce n'est pas fini !

    Si Paul impressionne, c'est bien sûr pour son jeune âge : il n'a que 19 ans. Mais aussi parce qu'il est handicapé, ce qui ne se devine absolument pas à l'écran. Paul, souriant face à la caméra, mais tendu et concentré comme tout bon candidat, est atteint du syndrome d'Asperger, une forme d'autisme qui touche quelque 300 000 Français et se caractérise par des difficultés à établir des relations avec les autres, à communiquer et créer des liaisons affectives.

    Pourtant, « avec Paul, une ferveur humaine s'est dégagée, on est bien plus loin que le simple jeu d'argent, on est une famille », raconte Jean-Luc Reichmann, le chef d'orchestre de cette émission quotidienne diffusée sur la Une de 12 heures à 12h45 depuis 9 ans. « Après un début d'année insupportable (NDLR : le meilleur candidat de l'émission, Christian Quesada, a été arrêté et incarcéré suite à des accusations de pédopornographie), avoir cette respiration avec Paul est juste extraordinaire », poursuit l'animateur.

    «Ce gamin est extraordinaire»

    « Nous vivons une fabuleuse aventure humaine. Tous les candidats, doivent avoir leur chance même ceux qui sont différents », insiste le présentateur. « Je découvre au quotidien ce qu'est le syndrome Asperger, cela peut être tout blanc et, l'instant d'après, tout noir. Certes, ce n'est pas facile quand ses vieux démons reviennent parfois et il faut gérer, mais ce gamin est extraordinaire ».

    Le handicap, Jean-Luc Reichmann connaît bien. Il a été très jeune confronté au regard que peuvent avoir les gens sur les personnes par comme les autres, sa petite sœur est sourde profonde.

    En un peu plus de deux mois, une vraie relation s'est créée entre les équipes des « Douze coups de midi ». « Paul a confiance en nous, le problème, c'est l'extérieur, le bruit, les lumières, la chaleur des plateaux… Il a parfois du mal à supporter et venir lui demande souvent un effort surhumain », explique Jean-Luc Reichmann.

    Le jeune candidat a aussi tissé un lien particulier avec le présentateur. « Son père m'a dit que je devrais être remboursé par la sécurité sociale, raconte en riant, mais ému, l'animateur. Grâce à vous j'ai un deuxième Paul et mon fils a un deuxième papa. Tous les docteurs n'avaient pas réussi à transformer mon fils comme vous l'avez fait, m'a-t-il déclaré. Vous imaginez l'émotion… Avec Paul, j'ai versé plusieurs fois des larmes… ».

    Une mémoire éponge

    Avant de devenir une star du petit écran, le quotidien de Paul, c'était sa chambre où, assoiffé de connaissance, il dévorait des livres. Puis il a fait la démarche de s'inscrire tout seul à l'émission, sans en parler à ses parents. Mercredi 11 juillet, il enregistrait le prime de la rentrée, qui réunissait une trentaine des meilleurs candidats de l'émission depuis sa création, à l'exception, bien sûr, de Christian Quesada.

    Comme Paul a « une mémoire eidétique, une mémoire éponge », il risque d'aller encore très loin. Mais « l'argent n'est pas sa priorité », affirme Jean-Luc Reichmann. « Ce qui l'intéresse, c'est uniquement de jouer, d'aller plus loin, de faire tomber des records. C'est le défi avec lui-même qui le guide ! »