M6 : ne ratez pas la mini-série «Chernobyl»

La mini-série, qui arrive sur M6 à partir de ce jeudi, est un chef-d’œuvre aussi haletant que les meilleurs thrillers et remarquablement documenté sur la catastrophe nucléaire de 1986.

Dans « Chernobyl » sur M6, Stellan Skarsgard (2e en partant de la gauche) et Jared Harris (à droite) servent avec brio un véritable thriller géopolitique. HBO
Dans « Chernobyl » sur M6, Stellan Skarsgard (2e en partant de la gauche) et Jared Harris (à droite) servent avec brio un véritable thriller géopolitique. HBO

    On a rarement été autant surpris par une histoire vraie et qu’on pensait connaître. Dans la nuit du 25 au 26 avril 1986, un des réacteurs de la centrale de Tchernobyl, en URSS (située dans l’actuelle Ukraine), explose. C’est la plus grande catastrophe nucléaire de l’histoire. La mini-série « Chernobyl », déjà disponible depuis deux ans sur OCS et enfin diffusée en clair à partir de ce jeudi à 21h5 sur M 6, retrace le drame presque minute par minute puis décortique la chaîne de réactions des autorités dans les jours et les semaines qui ont suivi.

    Tout démarre comme ce qui paraît n’être qu’un incident. Dans la ville de Prypiat, les habitants sont habitués à vivre à côté de la centrale nucléaire de Tchernobyl. Alertés qu’un incendie s’y est déclaré, les pompiers s’y rendent sans savoir ce qui les attend. Personne au sein de l’établissement ne veut croire qu’un réacteur a explosé. C’est inimaginable donc impossible. Alors que les cadres à la manœuvre des opérations sont dans le déni, l’explosion projette dans l’atmosphère l’équivalent radioactif de 400 fois la bombe d’Hiroshima.

    Au fil de cinq épisodes d’une heure, le téléspectateur suit le combat de deux scientifiques qui tentent désespérément de faire éclater la vérité afin que des mesures appropriées soient mises en place. Alors que l’ampleur des conséquences sanitaires et écologiques de cette tragédie est encore difficilement quantifiable aujourd’hui, cette fiction insiste sur le sacrifice humain qui a été nécessaire afin d’éviter que la situation ne dégénère encore plus.

    En immersion

    Le créateur américain de la série Craig Mazin, connu jusqu’alors pour avoir signé le scénario de grosses comédies (« Scary Movie » 3 et 4, « Very Bad Trip » 2 et 3…), s’est extrêmement documenté afin de livrer ce bijou. La bibliographie commentée qu’il a publiée sur les réseaux sociaux lors de la sortie de la série il y a deux ans comprenait ainsi des ouvrages développant différentes perspectives, de l’Ouest et de l’Est, des décryptages scientifiques, ainsi que des livres de photographies des lieux de la catastrophe. Pour autant, Craig Mazin a toujours souligné que sa série restait une fiction et non un documentaire. La séquence de conclusion à la fin du cinquième épisode rappelle ainsi les libertés prises dans le scénario.

    Au-delà de ce travail en amont et de la reconstitution époustouflante, la formidable réussite de « Chernobyl » tient aussi à sa réalisation immersive. Le Suédois Johan Renck (qui avait précédemment travaillé sur « Breaking Bad » ou « The Walking Dead ») filme ainsi certaines scènes comme un film d’horreur. Les bips des compteurs Geiger qui mesurent la radioactivité au sein de la centrale donnent vie à la tension sur les lieux. Aucune concession n’est faite sur l’horreur à l’état pure qu’ont connue les protagonistes, et aucun détail des corps irradiés ne nous est épargné.

    Un véritable thriller géopolitique se met également en place, servi par d’excellents acteurs dont Jared Harris (« Mad Men », « The Crown »), Emily Watson (« Breaking the Waves », « Gosford Park ») ou Stellan Skarsgard (« Will Hunting », « Avengers »). Oui, « Chernobyl » est une fiction très dure, mais elle n’en est que plus bouleversante.

    LA NOTE DE LA RÉDACTION : 5/5

    « Chernobyl », mini-série britannico-américaine de Craig Mazin (2019) avec Jared Harris, Emily Watson… Épisodes 1 et 2/5 (2 x 60 minutes).