Sa popularité, sa maison dans le Perche, son homosexualité : Stéphane Bern, vie publique, vie privée

SÉRIE (3/5). À l’aise à la table des rois et des reines du monde, l’animateur cultive pourtant une étonnante simplicité et proximité avec Monsieur Tout-le-Monde. En privé, tout le monde l’affirme, il n’a jamais pris la grosse tête. Il n’a pas non plus hésité à lever le voile sur son homosexualité.

« J’ai le sang rouge, le chromosome populaire, je suis issu du peuple », dit Stéphane Bern pour expliquer sa popularité. Montage LP – LP/Fred Dugit
« J’ai le sang rouge, le chromosome populaire, je suis issu du peuple », dit Stéphane Bern pour expliquer sa popularité. Montage LP – LP/Fred Dugit 

    Notre série sur Stéphane Bern

    1. Enfant, « j’étais très insolent »
    2. « Monsieur têtes couronnées »
    3. Stéphane Bern, vie publique, vie privée
    4. Comment il séduit les politiques… ou pas
    5. « Je me suis mis beaucoup de dettes sur le dos »

    Costume bleu sur mesure, rasé de près et sourire aux lèvres, Stéphane Bern devise tranquillement avec un grand barbu ventru, tatoué et percé de partout, en veste en jean et tee-shirt barré d’un « Punk à chat ». Nous sommes en 2020 au milieu d’un jardin en demi-friche, à Montreuil (Seine-Saint-Denis), aux Murs à pêches, un site aidé par le loto du Patrimoine et géré par des associations. Drôle d’endroit pour une improbable rencontre, pourtant voulue et organisée par Monsieur Patrimoine, entouré pour l’occasion du député LFI Alexis Corbière et du maire communiste de la ville, Patrice Bessac. La ministre de la Culture d’alors, Roselyne Bachelot, s’était, elle, décommandée au dernier moment…

    Une mise en scène pour « faire peuple » ? Bien sûr, avec intelligence, roublardise et un rien de provocation, Stéphane Bern avait choisi le lieu et le timing à dessein, en réponse à ceux qui lui reprochent encore de ne défendre que les châteaux et les églises. Il n’empêche. Le moment en dit aussi beaucoup sur l’homme, dont — il faut le voir pour le croire — la simplicité, le sens du contact, contraste avec le phrasé ampoulé et un rien de préciosité. Dans le privé, l’animateur perd d’ailleurs un peu de ces accents vieille France qui font l’admiration des ménagères de plus de 50 ans et peut, à l’occasion, jurer comme un charretier. « Je suis un caméléon, confirme-t-il. Je peux me sentir à l’aise et me faire accepter partout. »