Un concours sous haute tension

Un concours sous haute tension

    Hier après-midi, avant la compétition, Patricia Kaas avait au moins déjà reçu un prix, celui de la meilleure interprète, remis par les représentants de la presse présents à Moscou. Un accessit. La Russie recevait hier pour la première fois la finale de l'Eurovision, et le gouvernement avait mis le paquet pour la cérémonie, débloquant un budget d'une trentaine de millions d'euros, espérant ainsi attirer l'attention et les touristes du monde entier. Mais la politique a rapidement rattrapé l'événement avec une succession de couacs ternissant quelque peu son côté festif.

    A quelques heures du coup d'envoi du concours, une manifestation d'homosexuels a été violemment dispersée par les forces de l'ordre alors que la Gay Pride avait été auparavant interdite par la municipalité de Moscou. Le maire lui-même s'était fait remarquer il y a quelques jours en qualifiant l'homosexualité de « satanique »â?¦

    Des vagues du côté de Tel-Aviv

    Une déclaration qui n'est pas passée inaperçue chez les candidats, puisque le groupe hollandais avait menacé de ne pas participer à la finale si cette répression se poursuivait. Las, ils n'ont pas été qualifiés. Quant à Patricia Kaas, elle s'est produite la semaine dernière dans un night-club gay de Moscou afin d'apporter son soutien à cette communauté. Si l'Eurovision peut paraître parfois comme une boule à facettes sujette à moqueries, elle est aussi révélatrice de certaines tensions entre les nations, voire à l'intérieur de ces dernières. Hier soir, la Géorgie, voisine de la Russie, tentait de faire de l'ombre à l'événement en organisant son propre festival dans sa capitale, Tbilissi. Pour rappel, le candidat géorgien s'était désisté après avoir refusé de changer les paroles de sa chanson « We Don't Wanna Put in » rappelant par trop le patronyme de Vladimir Poutine. Sans compter certains médias russes ulcérés par le fait que leur candidate, d'origine ukrainienne, a chanté le refrain de sa chanson dans sa langue nataleâ?¦ Quant au duo israélien composé de l'Israélienne Noa et de la Palestinienne Mira Awad, il a également fait des vagues du côté de Tel-Aviv et de Gaza, s'attirant les foudres des deux camps. Et dire qu'il paraît que la musique adoucit les moeurs.