Aciérie d’Ascoval : l’offre de reprise d’Altifort jugée «solide» par Le Maire

L’intersyndicale d’Ascoval était reçue au ministère de l’Économie ce mercredi.

 Saint-Saulve (Nord). Les ouvriers de l’aciérie se mobilisent pour le site en sursis depuis huit mois.
Saint-Saulve (Nord). Les ouvriers de l’aciérie se mobilisent pour le site en sursis depuis huit mois. LP/Jean Nicholas Guillo

    C'est un premier espoir pour les salariés d'Ascoval. Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, qui recevait l'intersyndicale ce mercredi, a jugé « solide » l'offre de reprise de l'aciérie par le groupe Altifort. « Aujourd'hui, l'offre d'Altifort me paraît solide » même si « un certain nombre de fragilités subsistent », a-t-il déclaré aux syndicats et aux élus.

    Selon le ministre, il y a « une chance » pour sauver le site de Saint-Saulve, dans le Nord (281 emplois), actuellement en redressement judiciaire. Selon le cabinet d'experts, l'offre de reprise du groupe Altifort est un « projet crédible et viable ».

    « Jusqu'à début décembre » pour régler le dossier

    Et Bruno Le Maire de poursuivre : « Nous allons jouer cette chance en nous donnant jusqu'à début décembre pour régler les sujets qui sont sur la table », notamment la question du financement.

    Le groupe franco-belge, seul sur les rangs, a jusqu'au 7 novembre pour déposer une offre auprès du tribunal de grande instance de Strasbourg.

    Le site de Saint-Saulve, l'une des dernières aciéries françaises qui fabrique des barres en acier destinées à l'industrie, est en sursis depuis huit mois. En février, son principal actionnaire, Asco Industries, a été placé en redressement judiciaire.

    « Je ne suis pas là pour vendre des rêves, je ne suis pas là pour vendre des illusions ». Mais « tant qu'il y a la moindre possibilité (...) pour maintenir cette aciérie ouverte, nous ferons tous les efforts pour y parvenir », avait insisté Bruno Le Maire, mardi, à l'Assemblée nationale.

    « Macron a promis que le site ne fermerait pas »

    Altifort a présenté une offre de reprise de l'usine de production d'aciers de moyenne et haute gamme impliquant que Vallourec, principal client et désormais premier actionnaire d'Ascoval, maintienne pendant un an et demi son niveau actuel de commandes. Or Vallourec, spécialiste des tubes en acier sans soudures et dont l'État est actionnaire à 17%, a refusé cette demande. Ses comptes sont dans le rouge, avec une perte nette de 307 millions d'euros sur le premier semestre, pour un chiffre d'affaires de 1,09 milliard.

    Cette décision a obligé le gouvernement et Altifort à travailler sur une proposition alternative, sans Vallourec. Une offre à laquelle les syndicats veulent croire, mais sur laquelle l'exécutif s'est montré prudent. « Soit le plan flotte et on le soutiendra, soit il ne flotte pas et il faudra le dire les yeux dans les yeux aux salariés », avait prévenu mardi la secrétaire d'Etat à l'Economie, Agnès Pannier-Runacher.

    « Emmanuel Macron a promis que le site ne fermerait pas. Il faut que l'Etat prenne ses responsabilités », a mis en garde mercredi Olivier Burgnies, de la CFDT, mettant en cause l'attitude de l'exécutif. « Le gouvernement souffle le chaud et le froid, c'est usant ». Interrogé avant la réunion de Bercy, le directeur d'Ascoval, Cédric Orban, s'est dit lui aussi « inquiet ». « Les salariés vivent très mal cette situation d'attente. On a besoin d'y voir clair », a-t-il glissé.

    La chambre commerciale du tribunal de grande instance de Strasbourg doit rendre sa décision le 7 novembre, en pleine visite d'Emmanuel Macron dans la région. Selon des parlementaires LREM reçus mardi à l'Elysée, le chef de l'Etat suit avec « grand intérêt » le dossier.