Agnès Buzyn, la nouvelle ministre de la Santé, séduit les médecins libéraux

Agnès Buzyn a reçu son premier syndicat de médecins libéraux depuis sa nomination : la FMF. Après cinq années houleuses avec Marisol Touraine, la nouvelle ministre semble vouloir pacifier les rapports.

 Agnès Buzyn, la nouvelle ministre de la Santé
 Agnès Buzyn, la nouvelle ministre de la Santé AFP

    Ils l'attendaient comme le messie. La nouvelle ministre des Solidarité et de la Santé, Agnès Buzyn, sera-t elle plus à l'écoute des médecins libéraux que son prédécesseur, Marisol Touraine, qui s'est mis à dos quasiment toute la médecine libérale, de ville et hospitalière?

    mardi, pour la première fois, Agnès Buzyn a reçu un syndicat de médecins, la Fédération des médecins de France, qui n'a pas mâché ses mots dans le passé contre Marisol Touraine. On allait donc savoir. Un premier contact... enthousiasmant : « On a largement gagné au change, commentait à sa sortie du ministère Jean-Paul Hamon, le président de la FMF. On sort d'un long tunnel. Mme Buzyn connaît notre métier, comprend nos difficultés, elle annonce qu'elle ne prendra aucune décision sans avoir consulter toutes les parties… C'est le jour et la nuit ! On a jamais eu ce sentiment avec son prédécesseur».

    Reçu par la ministre et son directeur de cabinet-adjoint, la délégation de la FMF a présenté sa prescription pour améliorer le système de santé : s'attaquer rapidement aux déserts médicaux - «La ministre en a conscience», rapporte le syndicat - , améliorer la communication entre l'hôpital et la ville, réformer les études pour que les étudiants fassent des stages en cabinet de ville et connaissent la médecine libérale, mieux organiser les soins sur les territoires et redonner sa place à la médecine de ville, réorienter les petites urgences vers les cabinets de ville… «Et surtout, rétablir la confiance avec toute la profession», souligne Jean-Paul Hamon.

    Pas d'annonce sur le tiers-payant

    La ministre a répondu qu'elle ne fera d'annonces, de même qu'elle n'ira pas au congrès de la FMF le 8 juin prochain, devoir de réserver et élections législatives obligent.

    Parmi les sujets qui fâchent, la FMF a abordé la question du tiers payant généralisé qui doit se mettre en place en novembre prochain contre l'avis d'une grande majorité de médecins et de syndicats. « La ministre a simplement répondu qu'il y avait un problème d'accès aux soins en France, rapporte Jean-Paul Hamon, nous lui avons expliqué que le tiers payant pour les patients en difficulté on le fait déjà et depuis longtemps. Mais imposer le nouveau dispositif compliqué à tous les médecins pour toutes les consultations, ça va créer bien plus de problèmes que ça ne va en régler ».

    «Sa capacité d'écoute»

    Enfin, le syndicat qui a signé la convention médicale en 2016 avec l'assurance maladie, n'a pas réclamé de hausse de tarifs, mais il a défendu devant la ministre son idée d'un « forfait structure », qui permet d'employer une assistante et ainsi de libérer du temps médical.

    « Sa capacité d'écoute et de synthèse fait plaisir à voir. On n'a pas besoin d'expliquer deux fois », ironise Jean-Paul Hamon avant de saluer «l'équipe restreinte » qui entoure la ministre et « veut manifestement travailler vite ».

    Agnès Buyin va maintenant recevoir d'autres syndicats. D'abord, ce mercredi, Lamine Gharbi, président de la Fédération de l'hospitalisation privée, FHP, qui a eu, lui aussi, maille à partir avec Marisol Touraine. Puis jeudi ce sera autour de Claude Leicher, président de MG-France, premier syndicat de généralistes.