Péages d’autoroutes : au 1er février, des tarifs en hausse de 1% à 1,5 %

Les évolutions des tarifs tiennent compte de l’inflation, des travaux ou encore des redevances de l’Etat.

 L’association 40 millions d’automobilistes dénonce « l’hémorragie des prix sur les autoroutes ».
L’association 40 millions d’automobilistes dénonce « l’hémorragie des prix sur les autoroutes ». LP/ARNAUD DUMONTIER

    Il y a un an, la hausse des prix des autoroutes avait été l'une des causes du mouvement des Gilets jaunes. A partir du 1er février prochain, les automobilistes qui voudront emprunter ces grands axes de circulation devront payer en moyenne entre 1 et 1,5 % de plus.

    Cette hausse a été confirmée pendant le week-end par Jean-Baptiste Djebbari, secrétaire d'Etat aux Transports, interrogé sur RTL. Selon lui, les évolutions des tarifs sont prévues dans les contrats de concession en fonction de l'inflation d'octobre (0,7 % selon l'Insee).

    D'autres paramètres interviennent, comme les compensations à la suite de travaux s'inscrivant dans le « plan autoroutes » d'un milliard d'euros décidé à la fin du quinquennat de François Hollande, ou encore la redevance domaniale prélevée par l'État… À cela s'ajoute une augmentation exceptionnelle qui se poursuivra jusqu'en 2023 en raison du gel des prix de 2015, décidé à l'époque par Ségolène Royal.

    « Je ne peux que le déplorer en tant que citoyen mais ça a été signé par des hommes et femmes politiques au pouvoir. Nous pourrions être démagos et dire que l'État ne respecte plus aucun contrat mais ce n'est pas un discours raisonnable », a expliqué le secrétaire d'Etat aux Transports.

    Infographie Le Parisien
    Infographie Le Parisien LP/ARNAUD DUMONTIER

    Cette hausse tarifaire est dénoncée par l'association 40 millions d'automobilistes. « Avec des augmentations sans cesse au-delà de l'inflation mêlée à des taxes incessantes sur l'usage de l'automobile, l'impact sur la mobilité des Français pourrait rapidement devenir dramatique et faire renaître des mouvements de contestations forts dans notre pays », prévient l'association.

    « Ces hausses constantes ne sont pas sans conséquence sur la sécurité des usagers, poursuit-elle. Les tarifs prohibitifs dissuadent en effet les automobilistes d'emprunter les autoroutes, qui constituent pourtant sans conteste le réseau le plus sécuritaire, puisqu'il enregistre un taux de 2 tués par milliard de kilomètres parcourus, contre 7,3 tués sur le reste du réseau routier français. »

    Infographie Parisien
    Infographie Parisien LP/ARNAUD DUMONTIER

    Entre 2011 et 2018, selon les calculs de la cellule data du Parisien, les prix des péages ont augmenté de 9,5 % tandis que l'inflation, selon l'Insee, s'établissait à 8,49 %.

    Sur certains tronçons, généralement les plus empruntés, les tarifs des péages ont littéralement explosé sur cette période : c'est le cas sur les autoroutes reliant Rouen (Seine-Maritime) à Tours (Indre-et-Loire), qui enregistrent + 34,06 % entre 2011 et 2018, soit une hausse de 9,40 €; Angers (Maine-et-Loire) - Rouen (+ 33,69 %) soit + 9,50 €, ou encore Chambéry (Savoie) - Genève (Suisse) (+ 24,27 %)…

    Infographie Le Parisien
    Infographie Le Parisien LP/ARNAUD DUMONTIER

    >>> A lire aussi sur Le Parisien