Brexit : Theresa May vient négocier la facture à Bruxelles

La Première ministre britannique rencontre Donald Tusk, le président du Conseil européen pour tenter de débloquer les négociations sur le Brexit, qui patinent depuis des mois.

 Theresa May, le Première ministre britannique rencontre Donald Tusk, le président du Conseil européen pour tenter d’ébaucher un compromis sur le Brexit.
Theresa May, le Première ministre britannique rencontre Donald Tusk, le président du Conseil européen pour tenter d’ébaucher un compromis sur le Brexit. AFP

    En marge d'un sommet de l'Union européenne avec des pays de l'ex-URSS, la Première ministre britannique Theresa May rencontre Donald Tusk, le président du Conseil européen pour tenter d'ébaucher un compromis afin de débloquer les négociations sur le Brexit.

    « Les négociations continuent, mais je veux être claire sur le fait que nous devons avancer ensemble », a-t-elle déclaré à son arrivée à Bruxelles.

    Ces discussions patinent depuis des mois. Donald Tusk a récemment demandé à la dirigeante britannique d'abattre ses cartes d'ici début décembre si elle voulait obtenir avant Noël le feu vert pour l'ouverture de tractations commerciales post-Brexit.

    Les Britanniques prêts à payer 40 Mds€

    Selon les médias britanniques, Theresa May a obtenu, lundi, un accord au sein de son gouvernement pour proposer de payer une quarantaine de milliards d'euros, soit le double de ce qui était envisagé jusqu'ici.

    De son côté, l'Union européenne réclame toujours 60 Mds€ pour solder les comptes.

    Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, estimait jeudi soir que des signes positifs commençaient à émerger. « La situation n'est pas telle que je puisse dire maintenant que nous avons fait des progrès suffisants », nuançait-il cependant. Il devrait rencontrer à son tour Theresa May le 4 décembre.

    La question des droits des citoyens et de l'Irlande dans la balance

    Outre la question cruciale de la facture, l'Union européenne attend des « progrès suffisants » sur la question des droits des Européens qui vivront au Royaume-Uni après le Brexit mais aussi sur les conséquences du divorce quant à la frontière entre l'Irlande et la province britannique d'Irlande du Nord.

    Sans avoir bouclé ces trois sujets, l'Union européenne a prévenu qu'il ne serait pas possible d'ouvrir les nouvelles négociations demandées par Londres, notamment sur les relations commerciales.

    Si l'ensemble de ces points n'est pas réglé lors du prochain sommet, prévu le 14 et le 15 décembre à Bruxelles, les discussions ne reprendront pas avant février ou mars 2018.

    Le calendrier joue en la défaveur de Theresa May qui doit, en principe, présenter le 4 décembre son projet de loi sur le Brexit, contesté par une forte opposition à la Chambre des représentants, dont l'objectif est de définir les nouvelles relations entre le Royaume-Uni et l'Union européenne.

    Cette incertitude politique fait économiquement plonger le pays. Le gouvernement a déjà revu à la baisse ses prévisions de croissance pour les cinq années à venir. Pour l'heure, les entreprises figent les investissements, en attendant d'en savoir plus. Par ailleurs, les consommateurs limitent les achats. La chute de la Livre Sterling a provoqué une envolée de prix, avec une baisse mécanique du pouvoir d'achat des ménages.