«Chacun va devoir réduire sa consommation d’énergie chez soi», prévient Bruno Le Maire

Le ministre de l’Économie s’est adressé au Medef ce mardi, à l’occasion de l’université d’été du syndicat patronal, évoquant notamment un rationnement de l’énergie envisageable « si l’hiver devait être rude ».

Le ministre de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, assiste à une séance du congrès d'été du Medef, le 30 août 2022. Eric Piermont / AFP
Le ministre de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, assiste à une séance du congrès d'été du Medef, le 30 août 2022. Eric Piermont / AFP

    « Nous ne voulons pas ajouter une crise économique à une crise énergétique », a expliqué le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire. Présent aux rencontres des entrepreneurs de France, il en a profité pour s’exprimer sur la situation énergétique du pays et les éventuels efforts à faire à quelques mois de l’hiver. « Il sera peut-être nécessaire de réduire sa consommation d’énergie, chez soi, comme dans les transports », a-t-il estimé, ajoutant « qu’il faut trouver d’autres sources d’approvisionnement pour le gaz ».

    Pour le ministre, rationner les entreprises en énergie ne doit arriver qu’en dernière extrémité : « Nous allons organiser le rationnement de l’énergie avec les entreprises si l’hiver devait être rude ». Il a tout de même précisé que « le rationnement pour les entreprises ne doit être que le dernier recours ». Il appelle donc « les Français à faire preuve de sobriété » dans un contexte où la guerre entre l’Ukraine et la Russie se poursuit, alors que les apports de gaz ne cessent de décroître en France et dans toute l’Europe.

    Petit désaccord au sein du gouvernement

    Face aux patrons réunis, Bruno Le Maire a demandé de soutenir les ménages face à la hausse des prix : « Il est évident que la charge de l’inflation doit être équitablement répartie ». En échange de ces efforts, le locataire de Bercy a promis la prolongation du fonds de soutien aux entreprises qui consomment beaucoup de gaz et d’électricité pour leur activité. Alors qu’il devait s’arrêter fin août, celui-ci sera prolongé jusqu’à fin décembre. Les critères d’accès à cette enveloppe de trois milliards d’euros, destinée à aider les entreprises qui peinent à honorer leurs factures énergétiques dans un contexte de forte inflation, seront également « simplifiés » et « allégés », a-t-il ajouté.

    Le locataire de Bercy a aussi évoqué d’autres sujets, comme la taxation des superprofits. Selon lui, il n’est pas question de taxer les sociétés qui surperforment en temps de crise. Tout en soulignant que certaines entreprises doivent faire des efforts, comme la CMA-CGM ou Total Énergies : « Je recevrai les assureurs prochainement et je leur demanderai de faire un effort sur les primes d’assurance de nos compatriotes. Je recevrai les banques et leur demanderai à nouveau de faire un effort sur les frais bancaires », a-t-il déclaré.



    Ce week-end, dans nos pages, la Première ministre Élisabeth Borne avait pourtant expliqué qu’elle « ne fermait pas la porte pour taxer les superprofits ». Pourtant, devant le Medef ce mardi, le ministre de l’Économie n’affiche pas les mêmes intentions : « Je ne sais pas ce que c’est que le superprofit. Je sais que les entreprises doivent être profitables. C’est tout ce que je sais ». Selon lui, « taxer plus la France, ça veut dire produire moins ».