Comment se faire rembourser des billets de train non utilisés du fait d’un attentat ?

Chaque semaine, un expert répond à une question posée par nos lecteurs.

 Les voyageurs qui n’ont pas pris leur train, par précaution, au lendemain d’un attentat ont juridiquement peu de chances d’obtenir un remboursement de  leurs billets. (Illustration)
Les voyageurs qui n’ont pas pris leur train, par précaution, au lendemain d’un attentat ont juridiquement peu de chances d’obtenir un remboursement de leurs billets. (Illustration) LP/Jade laurent

    « Nous devions aller à Strasbourg (Bas-Rhin) en train, le 12 décembre. Mais suite à l'attentat de la veille, nous avons décidé d'annuler notre voyage. S'agissant d'un cas de force majeure, j'ai contacté OUI SNCF pour être remboursée mais mes billets n'étant pas remboursables, le service client n'a rien voulu savoir. Quels sont mes recours ? » Carole, Paris

    La réponse de Murielle Gasnier, juriste à l'UFC-Que choisir . « Juridiquement, vos chances d'obtenir le remboursement de vos billets auprès de la SNCF sont assez minces. En effet, les billets OUI SNCF qui ne sont ni échangeables ni remboursables sont en principe perdus en cas d'annulation avant le départ et ce, quelle que soit la cause de l'annulation.

    Seule une assurance annulation vous couvrant pour le risque d'attentat peut vous permettre ce remboursement : assurance OUI SNCF ou vos éventuelles assurances carte bancaire. Même chose si la SNCF avait été contrainte d'annuler les trains à destination ou en partance de Strasbourg pour des raisons de sécurité. Or ce ne fut pas le cas : seul le marché de Noël fut fermé.

    Toutefois, en pratique, la SNCF peut commercialement accepter de rembourser les voyageurs qui n'ont pu, par précaution, prendre leur train. Elle l'a d'ailleurs déjà fait par le passé pour des événements tragiques similaires, comme l'attentat de Nice (Alpes-Maritimes).

    Aussi, n'hésitez pas à persévérer dans votre demande notamment en écrivant au médiateur de la SNCF. Votre inquiétude était légitime au lendemain de l'attaque : le plan Vigipirate étant au niveau d'alerte le plus important. »