Vente à perte du carburant : pourquoi les distributeurs tournent le dos au gouvernement

Les quatre principaux distributeurs français ont dit « niet » au projet du gouvernement de permettre la vente à perte du carburant à partir de décembre. Le gouvernement, lui, persiste. Ambiance…

Alexandre Bompard, PDG de Carrefour, Dominique Schelcher, PDG de Système U, et Thierry Cotillard, président d'Intermarché et de Netto devant les députés ce mercredi 20 septembre. MaxPPP/IP3/Vincent Isore
Alexandre Bompard, PDG de Carrefour, Dominique Schelcher, PDG de Système U, et Thierry Cotillard, président d'Intermarché et de Netto devant les députés ce mercredi 20 septembre. MaxPPP/IP3/Vincent Isore

    En quelques heures, on est passé d’un « peut-être » à un non définitif. Auditionnés ce mercredi matin à l’Assemblée nationale, dans le cadre d’une table ronde sur les négociations commerciales, antichambre d’un projet de loi à venir visant à lutter contre l’inflation, les quatre grands distributeurs interrogés ont été bien plus clairs que la veille, lors de leur rendez-vous à Bercy. Même si le gouvernement, comme l’avait annoncé Élisabeth Borne dans Le Parisien ce week-end, revient sur une loi de 1963, afin d’autoriser la revente à perte sur le carburant à compter du 1er décembre, ils n’ont absolument pas l’intention d’utiliser cette nouvelle possibilité juridique.

    « Nous allons continuer nos opérations à prix coûtant, mais notre modèle ne nous permet pas la vente à perte », a ainsi expliqué aux députés de la commission économique, le PDG du groupe Carrefour, Alexandre Bompard. Et Dominique Schelcher, le PDG de Système U, d’embrayer : « Pour des raisons économiques, il n’est pas possible aux PME de notre groupe » de vendre l’essence à perte.