Vente à perte du carburant : pourquoi les distributeurs tournent le dos au gouvernement
Les quatre principaux distributeurs français ont dit « niet » au projet du gouvernement de permettre la vente à perte du carburant à partir de décembre. Le gouvernement, lui, persiste. Ambiance…
En quelques heures, on est passé d’un « peut-être » à un non définitif. Auditionnés ce mercredi matin à l’Assemblée nationale, dans le cadre d’une table ronde sur les négociations commerciales, antichambre d’un projet de loi à venir visant à lutter contre l’inflation, les quatre grands distributeurs interrogés ont été bien plus clairs que la veille, lors de leur rendez-vous à Bercy. Même si le gouvernement, comme l’avait annoncé Élisabeth Borne dans Le Parisien ce week-end, revient sur une loi de 1963, afin d’autoriser la revente à perte sur le carburant à compter du 1er décembre, ils n’ont absolument pas l’intention d’utiliser cette nouvelle possibilité juridique.
« Nous allons continuer nos opérations à prix coûtant, mais notre modèle ne nous permet pas la vente à perte », a ainsi expliqué aux députés de la commission économique, le PDG du groupe Carrefour, Alexandre Bompard. Et Dominique Schelcher, le PDG de Système U, d’embrayer : « Pour des raisons économiques, il n’est pas possible aux PME de notre groupe » de vendre l’essence à perte.