Covid-19 : toujours plombée par la crise, la Sécu creuse son déficit

Le déficit de la Sécurité sociale ne se relèvera pas de sitôt du Covid-19. L’épidémie et la campagne de vaccination pèse sur l’institution.

Le déficit de la Sécurité sociale continue de se creuser. AFP/BERTRAND GUAY
Le déficit de la Sécurité sociale continue de se creuser. AFP/BERTRAND GUAY

    Plongé en 2020 à un niveau abyssal par le Covid-19, le déficit de la Sécu se maintiendra au même étiage cette année, à 38,4 milliards d’euros, selon un rapport de la Commission des comptes de la Sécurité sociale. Malgré des recettes meilleures que prévu grâce à une récession moindre que redouté l’an dernier, le coût persistant de l’épidémie – et de la campagne de vaccination – continue de plomber la branche maladie, ce qui dégrade légèrement la prévision de déficit par rapport aux 35,8 milliards de pertes inscrites dans le budget voté en décembre.

    Le budget voté en décembre tablait pourtant sur un léger redressement, à 35,8 milliards. Et la tendance laissait augurer un meilleur résultat : avec une récession de 8 % du PIB en 2020, au lieu des 11 % redoutés, les recettes encaissées en 2021 vont bondir de 5,6 milliards. Mais dans le même temps, les dépenses vont s’accroître de 8,2 milliards, pour payer les tests du Covid-19, les vaccins et les autres surcoûts (hôpitaux, arrêts de travail) liés à la troisième vague épidémique en début d’année.

    Une nouvelle perte record pour la branche maladie

    Sans surprise, l’essentiel du déficit reposera sur la branche maladie, qui devrait finir l’année avec une nouvelle perte record de 31 milliards d’euros. La branche retraite affichera aussi un solde en dégradation (- 4,4 milliards), mais en réalité son déficit se réduira de moitié si l’on exclut le versement exceptionnel de 5 milliards reçu l’an dernier au titre d’une vielle « soulte » appartenant au régime des électriciens et gaziers. S’y ajoute l’habituelle perte (- 2,6 milliards) du fonds de solidarité vieillesse (FSV).

    L’amélioration sera plus flagrante pour les branches famille (+0,5 milliard) et accidents du travail (+0,3 milliard), qui retrouveront leurs excédents d’avant-Covid. En revanche, la nouvelle branche autonomie terminera son premier exercice sur un déficit plus élevé que prévu, de 1,2 milliard d’euros.