Grève : les chauffeurs d’autocar pourront rouler plus longtemps jusqu’à Noël

Une autorisation temporaire, jusqu’au 24 décembre, permet aux chauffeurs d’autocars et de bus de rouler deux heures de plus par jour.

 Les chauffeurs d’autocars sont autorisés à rouler plus longtemps chaque jour, jusqu’à Noël, tandis que les conducteurs de bus scolaires, de transport sanitaire et de transports en commun urbain ne sont pas concernés par cet arrêté.
Les chauffeurs d’autocars sont autorisés à rouler plus longtemps chaque jour, jusqu’à Noël, tandis que les conducteurs de bus scolaires, de transport sanitaire et de transports en commun urbain ne sont pas concernés par cet arrêté. LE PARISIEN/Olivier Boitet

    Une façon de contourner la grève liée au mouvement social national contre les retraites, alors que les transports en commun sont lourdement ralentis depuis 14 jours.

    Un arrêté publié ce mercredi au journal officiel autorise, jusqu'au 24 décembre inclus, les chauffeurs d'autocars à rouler plus longtemps chaque jour. Les conducteurs de bus scolaires, de transport sanitaire et de transports en commun urbain ne sont pas concernés par cette mesure qui prend effet ce mercredi.

    Entre les 18 et 24 décembre donc, la durée maximale de conduite des chauffeurs de transport routier de voyageurs sera allongée dans la limite de deux heures par jour et de six heures par semaine.

    Habituellement, les conducteurs de véhicules de plus de 3,5 tonnes sont limités à neuf heures quotidienne de conduite effective dans le transport routier de personnes. Ils pourront conduire pendant 11 heures par jour, au maximum trois fois par semaine.

    Un « cas d'urgence »

    Selon l'arrêté, le gouvernement a pris cette décision « considérant qu'un mouvement social national perturbe les conditions de circulation sur le réseau routier national dans son ensemble et que ce mouvement engendre de fréquents ralentissements ».

    Cette « situation qui constitue un cas d'urgence […] justifie la mise en œuvre d'une dérogation temporaire aux règles en matière de temps de conduite et de repos », poursuit l'arrêté.

    Exceptionnellement, elle peut être portée à 10 heures deux fois maximum par semaine. La durée hebdomadaire de conduite ne peut, elle, dépasser 56 heures et 90 heures sur deux semaines consécutives, selon le site du ministère de la Transition écologique.

    Les « cars Macron » concernés

    Outre les trains dont la circulation est très perturbée depuis le début du mouvement social début décembre, deux services d'autocars permettent aux voyageurs de se déplacer à travers la France.

    Deux opérateurs contrôlent aujourd'hui le marché des autocars interurbains, l'Allemand Flixbus, qui a mis la main sur Isilines et Eurolines, et BlaBlaBus, émanation de BlaBlaCar qui a racheté Ouibus, une filiale de la SNCF.

    Ils sont surnommés « cars Macron », du nom de l'actuel président de la République qui a libéralisé ce secteur en 2015, lorsqu'il était ministre de l'Économie. Le secrétaire d'Etat aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, avait aux premières heures de la grève, le 5 décembre, promit que ces cars circuleraient dans la capitale le temps des grèves, avant de rétropédaler en mettant en cause une opposition de la mairie de Paris.