Nucléaire : les immenses défis d’une filière redevenue centrale

Alors qu’EDF doit annoncer ce vendredi une dette colossale de plus de 60 milliards d’euros, la filière se prépare à construire de nouveaux réacteurs EPR. Mais le financement, la formation et le recrutement devront être au rendez-vous.

La centrale nucléaire de Penly est sortie de terre entre 1982 et 1984 à Petit-Caux (Seine-Maritime). Deux réacteurs EPR y seront construits à partir de 2027. (Archives) LP/Philippe de Poulpiquet
La centrale nucléaire de Penly est sortie de terre entre 1982 et 1984 à Petit-Caux (Seine-Maritime). Deux réacteurs EPR y seront construits à partir de 2027. (Archives) LP/Philippe de Poulpiquet

Ils étaient tous là. Réunis le 20 janvier 2023, les principaux représentants de la filière nucléaire n’auraient pour rien au monde manqué ce grand raout. Organisé par Agnès Pannier-Runacher, la ministre de la Transition énergétique, il avait pour but de mettre les industriels en ordre de bataille pour affronter le gigantesque défi à venir, annoncé il y a tout juste un an par Emmanuel Macron : construire six nouveaux réacteurs nucléaires, avec le lancement d’une première paire à Penly (Seine-Maritime) dès 2027, plus éventuellement quatre autres paires d’ici à 2050. Il s’agira en parallèle de prolonger également la durée de vie au-delà de 50 ans d’un maximum de réacteurs du parc actuel.

« La marche est haute, c’est peu de le dire, confie l’un d’eux à la sortie de cette réunion. Les perspectives invitent à l’optimisme c’est vrai, mais on part de très loin. » Tous ont alors en tête l’année noire qu’EDF, le chef de file du secteur, vient de traverser en 2022. La moitié des 56 réacteurs du parc se sont retrouvés en carafe à un moment ou à un autre, pour maintenance ou grève, mais également pour laisser les équipes intervenir sur le problème générique lié à la corrosion sous contrainte.