L’hôpital d’Orléans jugé «surdimensionné», au détriment des autres établissements
Un rapport de la Chambre régionale des comptes étrille le Centre hospitalier régional d’Orléans, que les magistrats financiers jugent « surdimensionné ». Ses partisans répondent qu’il fait face à la concurrence du CHRU de Tours et des hôpitaux parisiens.
Ouvert en 2015, le Centre hospitalier régional d'Orléans (CHRO) a coûté 930 M€, financé à 77 % par des subventions publiques, une proportion « exceptionnelle », juge la Chambre régionale des comptes qui vient de rendre un rapport sévère.
Lancé en 2002, le projet de nouvel hôpital orléanais a permis de regrouper deux sites (Madeleine et La Source) sur un seul. L'opération devait permettre de réduire les frais et les surfaces. Au final, le projet a dérivé, constate la Chambre, qui le juge « surdimensionné ». Exemple : les mètres carrés attribués aux patients ont ainsi augmenté de 32 %, notamment en raison de la hausse du nombre de chambres individuelles.
Les autres établissements de la région en difficulté
Le rapport n'est pas tendre : « aucune organisation ne déciderait d'un investissement dont le coût total représente près de deux ans et demi de chiffre d'affaires […] sans bâtir avec le plus grand soin un plan d'affaires. Cette règle de bonne gestion commune à tous les investisseurs aurait dû d'autant plus s'appliquer que le financement est assuré par des contributions publiques. »
En creux, les juges financiers estiment que le CHRO a englouti l'argent public dédié à la Santé dans la région. Ce qui a eu pour effet de rationner cette manne financière pour d'autres établissements, comme la maternité de Pithiviers (Loiret) qui a fermé en 2016, ou l'hôpital de Bourges (Cher) dont les urgences sont actuellement en difficulté.
Ce très grand hôpital avait été conçu pour répondre à la concurrence du CHRU de Tours et des hôpitaux parisiens. Mais le compte n'y est pas. La Chambre recommande au CHRO de mieux coopérer avec ses voisins, plutôt que d'avoir les yeux plus gros que le ventre. Et elle prévient : le CHRO consomme trop alors que ses subventions vont baisser drastiquement d'ici 2028.
