Le beaujolais dans leâ?¦ rouge
Le célèbre vin nouveau, synonyme de rencontres festives, sera dégusté partout en France ce soir. Si les ventes piquent du nez, certains producteurs sortent leur épingle du jeu.
Depuis une décennie, le beaujolais nouveau traverse une sérieuse crise, aussi bien sur le marché français qu'à l'export, où il réalise 40 % de son chiffre d'affaires. Un marché qui a reculé de 16 % et 15 % ces deux dernières années et qui devrait encore perdre 10 % en 2009. « Il y a une baisse de la consommation en France, mais aussi à l'étranger », reconnaît Jean Bourjade, délégué général de l'interprofession des vins du Beaujolais. Le Japon, les Etats-Unis, l'Allemagne et les Pays-Bas, principaux pays importateurs, boudent le nouveau.
Certaines productions, de qualité discutable, ont contribué à ternir l'image du beaujolais nouveau. Cette année, l'effet de la crise se fait aussi rudement sentir. Et « les campagnes gouvernementales qui visent à culpabiliser les consommateurs de vin ont un impact », déplore encore Jean Bourjade. Au Japon, premier importateur ,où une nouvelle législation interdit les dégustations , la consommation chute.
Cette année, le beaujolais nouveau, qui a donné une petite production de 850 000 hl, espère être sauvé par sa qualité, unanimement reconnue. Et à l'avenir, par une modification de son image. « C'est le vin le plus artisanal qui soit, rappelle Jean Bourjade, entièrement vendangé à la main. » Pour le prouver, le vignoble ouvre au printemps une route des vins, traversant 94 exploitations sur 140 km.
