Les cheminots britanniques lancent leur plus grosse grève en trente ans

Une ligne sur deux fermée et quatre trains sur cinq supprimés. Les cheminots britanniques commencent une grève de trois jours pour les emplois et les salaires.

Près de 50 000 employés des chemins de fer britanniques devraient cesser le travail pour réclamer des hausses salariales en phase avec une inflation galopante. Un grève qui devrait paralyser en partie le pays. AFP/Daniel LEAL
Près de 50 000 employés des chemins de fer britanniques devraient cesser le travail pour réclamer des hausses salariales en phase avec une inflation galopante. Un grève qui devrait paralyser en partie le pays. AFP/Daniel LEAL

    C’est l’une des plus grosses grèves depuis une trentaine d’années dans le chemin de fer britannique qui débute, pour trois jours. Ce mardi sera la plus grosse journée de mobilisation avec une ligne sur deux fermée et quatre trains sur cinq supprimés. Les employés du métro de Londres sont eux aussi appelés à débrayer.

    Le syndicat RMT à l’origine du « plus gros conflit sectoriel depuis 1989 » avec près de 50 000 employés des chemins de fer qui devraient cesser le travail, réclame notamment des hausses salariales en phase avec une inflation galopante dans le pays. Outre les salaires, RMT dénonce la dégradation des conditions de travail et « des milliers de licenciements » prévus dans les compagnies ferroviaires privées qui composent le secteur au Royaume-Uni.

    Cette paralysie des chemins de fer va venir s’ajouter au chaos dans les aéroports. Ces dernières semaines, les aéroports sont marqués par des files d’attente à rallonge et des annulations de vols par centaines. L’aérien souffre actuellement d’une pénurie de salariés d’autant que secteur peine à recruter face à la reprise de la demande après la levée des restrictions sanitaires.

    À l’approche de la grève, l’exécutif avait continué à appeler syndicats et entreprises à poursuivre les négociations. Mais celles-ci ont échoué lundi en fin de journée, RMT jugeant « inacceptables » les propositions faites par les employeurs.

    « Souffrance et chaos »

    Une nouvelle réunion est prévue avec le gouvernement, ce mardi. Boris Johnson, le Premier ministre a estimé que « Les syndicats nuisent à ceux qu’ils prétendent aider » et a appelé à trouver « un compromis raisonnable pour le bien du peuple britannique et des travailleurs ferroviaires ». Le gouvernement estime que les syndicats se tirent une balle dans le pied alors que le secteur ferroviaire, qui a bénéficié de 16 milliards de livres de subventions pour l’aider face à la chute des recettes pendant la pandémie, risque de voir le nombre de passagers reculer durablement face au développement du télétravail.

    Ce mouvement de grève « va apporter souffrance et chaos à des millions d’usagers », a déploré dans la foulée le ministre des Transports, Grant Shapps, devant le Parlement, critiqué tant par les syndicats que par l’opposition travailliste pour ne s’être pas lui-même assis à la table des négociations. « Le gouvernement n’est pas l’employeur », a rétorqué Grant Shapps

    En attendant, ce débrayage menace de perturber de grands événements sportifs et culturels, comme le festival de musique de Glastonbury (sud-ouest de l’Angleterre), un concert des Rolling Stones à Londres samedi et les examens de fin d’études de certains lycéens.