« Les critères de licenciement n'étaient pas clairs »

ALAIN BERGER, 56 ans, l'un des 47 salariés indemnisés

« Les critères de licenciement n'étaient pas clairs »

    Il va toucher 40 000 â?¬ d'indemnité, mais Alain Berger refuse de crier victoire. « Je n'ai pas gagné cette somme, c'est un dû qui me permettra juste de vivre jusqu'à la retraite. J'arrive en fin de droits et je n'ai toujours pas retrouvé de travail », explique cet ancien bonnetier. Agé de 56 ans, il fait partie des 47 salariés remerciés qui ont poursuivi en justice leur ancien employeur. « Les critères de licenciement n'étaient pas clairs. Des mères célibataires ont été licenciées. Moi, je suis travailleur handicapé, mais on m'a mis à la porte avec le minimum légal, 10 000 â?¬. »

    Arrivent alors Alain, 57 ans, et Jacqueline, 53 ans, d'anciens collègues qui faisaient eux aussi partie de la charrette. Ils refusent de donner leur nom ou d'être photographiés. « Je ne veux pas qu'on me reconnaisse pour ne pas envenimer la situation. Déjà que ma voisine, dont le mari travaille encore là-bas, ne me dit plus bonjourâ?¦ », confie Jacqueline. « Beaucoup de gens nous en veulent, mais nous ne faisons que respecter nos droits. C'est vers le tribunal des prud'hommes et la cour d'appel qu'ils doivent se tourner pour se plaindre », plaide Alain.

    Comme eux, Alain Berger est droit dans ses bottes. « Je n'ai aucun problème à me regarder dans la glace. La direction d'Olympia veut faire croire qu'à cause de nous l'entreprise va fermer, mais je suis persuadé qu'elle a les moyens de payer. Elle a un trésor de guerre . » Et les trois collègues de soupçonner un stratagème de leur ancien patron. « En brandissant la menace de la fermeture, il trouve un argument pour de nouveaux licenciements. »