Offrez-vous les plus belles soies du monde à Lyon

Jusqu'a ce soir, la salle de la corbeille du palais de la Bourse de Lyon est transformée en palais des Mille et Une Nuits. Des taffetas, des damassés, des soieries, des mousselines, des rubansâ?¦ tout ce que Lyon sait produire de soieries depuis des siècles est exceptionnellement proposé au grand public et à des prix « fabrique ». Une occasion, à la veille des fêtes, de s'offrir des tissus de haute couture au quart, voire au dixième de leur prix public.

Anaïs, 25 ans, fait partie des 20 000 visiteurs qui arpentent chaque année les allées du marché des soies. « J'achète des coupons avec le projet d'en faire des vêtements, et puis finalement, ils restent dans mes placards, je les regarde, ça me fait rêver », explique la jeune femme. A l'étage, les mêmes soyeux proposent étoles, foulards, cravates de luxe, eux aussi à prix « fabrique », qui s'arrachent dans la perspective de Noël. L'initiative de ce marché des soies a été lancée il y a cinq ans par Intersoie-France, qui rassemble les professionnels du secteur, essentiellement concentré pour des raisons historiques dans la région lyonnaise. Pour Bertrand Demailly, président du syndicat, il s'agissait avec cet événement « de sortir de l'image passéiste et poussiéreuse de la soie » enmontrant au grand public les prestigieuses créations des maisons de soie.

« La tradition de la soie est connue dans le monde entier, mais boudée par les Lyonnais, regrette Bertrand Demailly, il faut que les Lyonnais se réapproprient leur patrimoine. »

Devant l'affluence aux stands exceptionnellement tenus par les patrons des grandes maisons, on peut parier que le changement est en route. Mais cette nouvelle génération de soyeux cherche aussi par ce marché à recruter des forces vives : « Nous cherchons à créer des vocations, à montrer que le secteur est dynamique, que nos usines sont hyper modernes et recrutent des jeunes à la fois dans la création, et dans les métiers techniques et d'ingénieurs. » Celui qui est également dirigeant de l'une des plus prestigieuses entreprises du secteur, Tassinari et Chatel, travaillant aussi bien pour la Maison- Blanche que pour le palais de Versailles et pour les plus beaux châteaux et musées, ne cache pas que l'industrie de la soie traverse avec difficulté la crise économique. « Le luxe aussi est touché », rappelle-t-il. Il ne reste qu'une petite quarantaine de maisons de soie dans la région lyonnaise et toutes ne passeront pas cette délicate étape.

Jusqu'au 29 novembre. Palais du commerce. 20, place de la Bourse. 04.72.53.72.00. Ouvert de 10 heures à 19 heures.