« On n'a pas le choix et on paye »

Olivier, 30 ans, a constaté une hausse de 211 €

Clichy-la-Garenne  (Hauts-de-Seine),  jeudi. Au centre des impôts, 
Olivier est venu payer sa taxe d’habitation.
Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine), jeudi. Au centre des impôts,
Olivier est venu payer sa taxe d’habitation. LP/LYLIA BERTHONNEAU

    La file d'attente devant les deux guichets dédiés aux particuliers dépasse déjà la porte d'entrée. Il est pourtant à peine 9 heures au centre des impôts de Clichy (Hauts-de-Seine). Mais les habitants de la commune se pressent pour payer leur taxe d'habitation.

    A Clichy, comme dans de nombreuses autres villes françaises, cet impôt local a encore augmenté cette année. « De 80 à 100 € en moyenne par rapport à l'année précédente », reconnaît un agent de la direction des finances publiques. La ville avait pourtant largement communiqué tout au long de l'année dernière sur le fait que les impôts locaux ne connaîtraient aucune augmentation. Sur le perron du centre, Olivier semble résigné : « Je passe de 900 à 1 111 € sans savoir pourquoi, explique ce trentenaire. Mais bon, on n'a pas le choix et on paye. »

    Exaspération

    Khadidja, mère célibataire de 54 ans, paraît, elle, plus agacée : « Je me retrouve à payer cette année 1 100 €, soit 130 € de plus que l'année dernière. On nous taxe vraiment sur tout. » Cette exaspération se retrouve chez de nombreux Clichoix qui se retrouvent avec une taxe d'habitation alourdie en moyenne de 100 à 200 € supplémentaires.

    De l'autre côté des guichets, les agents font leur possible pour calmer les esprits. « C'est vrai que le climat est un peu tendu, reconnaît à voix basse l'un d'entre eux. Faut comprendre. Depuis 2012, les impôts ne cessent d'augmenter. Et la mairie avait bien promis le gel des hausses pour cette année. » La nouvelle majorité municipale (LR-UDI-MoDem), qui s'est emparée de ce bastion socialiste en juin 2015, n'avait effectivement pas hésité à lancer cette année une grande campagne de communication sur ce thème. « 0 % de hausse du taux communal des impôts locaux, malgré l'héritage négatif de l'ancienne municipalité », pouvait-on lire sur les panneaux des rues clichoises. Mais en omettant de mentionner que le conseil municipal avait voté une réduction de l'abattement général de la taxe d'habitation de 15 à 5 %. Un détail fiscal loin d'être indolore pour les contribuables. « On aurait pu expliquer tout ça un peu mieux, reconnaît à demi-mot Rémi Muzeau, le maire de Clichy. Mais nous n'avons pas augmenté le taux, c'est une réalité. » Avant de tenter de se justifier : « Nous n'avons pas touché à l'abattement concernant les familles et les personnes handicapées. Et, petit à petit, on fera ce qu'il faut pour faire baisser le taux global des impôts locaux. »