Rebond fragile de la consommation

Rebond fragile de la consommation

    Surprise ! Alors que les experts prévoyaient une forte baisse de la consommation en juin, en raison notamment de la montée du chômage, l'Insee a annoncé hier que les dépenses des ménages avaient augmenté de 1,4 %, après une légère baisse de 0,2 % en mai. « La performance est d'autant plus remarquable, constate l'économiste Alexander Law, que cette croissance de la consommation s'est faite sans l'aide de l'automobile. » Contrairement aux mois précédents, les ventes de véhicules neufs ont diminué de 0,2 % en juin. Une donnée qui démontre, selon l'Insee, que « ce rebond enregistré en juin est lié à l'ensemble de la consommation en biens durables ».

    Le textile dopé en juin par le début des soldes

    Les achats de meubles et d'électroménager gagnent 3 %. Tout comme les ventes de textile, dopées par le début des soldes d'été, en hausse de près de 4 %. Sur l'ensemble du deuxième trimestre, les dépenses des ménages progressent de 0,7 %, le meilleur résultat depuis la fin 2007. Sur un an, cette hausse s'élève à 1,2 %. De quoi réjouir la ministre de l'Economie, Christine Lagarde : « Cette évolution favorable confirme une nouvelle fois la bonne résistance de la consommation française et conforte l'analyse du gouvernement. » Les pouvoirs publics considèrent en effet depuis le début de la crise que les mesures de relance doivent porter sur l'investissement des entreprises, et non sur le pouvoir d'achat des ménages.

    Il s'agit d'un « dernier baroud d'honneur pour la consommation », estime, en revanche, Alexander Law. « Le moral des ménages reste bas, le chômage continue de progresser », rappelle l'économiste. Autant d'aspects qui font craindre un deuxième semestre très difficile pour les foyers français.