Un chasseur de têtes vous appelle, comment répondre ?

Un jour, on vous appelle pour savoir si vous êtes « à l'écoute du marché ». Heureux ou pas dans son poste, il est dommage de ne pas exploiter cette occasion.

Le chasseur de têtes est chargé de dénicher les meilleurs profils pour un poste vacant. Quitte à aller chercher quelqu’un déjà en fonction.
Le chasseur de têtes est chargé de dénicher les meilleurs profils pour un poste vacant. Quitte à aller chercher quelqu’un déjà en fonction. GETTY IMAGES.

1 Lui demander de rappeler plus tard

« L'essence du métier est d'appeler un candidat en direct, donc il n'est pas rare de le déranger », reconnaît Philippe Arsac, président du cabinet Eurowin consulting. « Ma première recommandation est de ne pas trop se répandre si on reçoit un appel dans un bureau ouvert, recommande ce chasseur de têtes spécialisé dans le secteur informatique. Sur le principe, mieux vaut rester discret. On peut se faire rappeler plus tard, le temps de s'isoler dans une salle de réunion, ou carrément prendre le numéro et fixer un autre rendez-vous. » Au passage, une telle précaution permettra à certains sceptiques de vérifier l'identité de leur interlocuteur.

2 Se préparer à certaines questions

« La première, lors de notre prise de contact, sera de savoir si le profil identifié est à l'écoute du marché », poursuit Alexandre de Gennaro, directeur du cabinet Fokus. Mais ce chasseur de têtes invite à anticiper la question. « L'idée est de dire si on est ouvert ou pas à de nouvelles opportunités. Sur le principe, il est dommage de répondre non sans réfléchir car, même si la discussion n'aboutit pas, c'est l'occasion d'élargir son réseau et de formuler ses attentes auprès d'un professionnel, ce qui peut toujours servir plus tard. »

Le profil approché devra aussi s'attendre, sans s'en offusquer, à quelques questions de routine destinées à valider sa formation et son parcours. « Car ce recruteur devra d'abord s'assurer que la personne approchée correspond bien à des compétences recherchées. »

3 Recommander quelqu'un

Chasseur de têtes chez Elysée consultants, Thibaud Chalmin confirme que la dimension du réseau est souvent sous-évaluée. « Si on n'est pas intéressé car on vient d'avoir une promotion par exemple, il est toujours utile de recommander une connaissance, quand on en a l'opportunité. Si vous lui rendez service aujourd'hui, le chasseur de têtes saura s'en souvenir le jour où vous serez en recherche. Il ne faut pas oublier qu'il a un réseau considérable ! »

4 Ne pas critiquer son employeur

Parmi les écueils à éviter, Philippe Arsac recommande de taire toute aigreur envers son employeur du moment. « Certains profils, notamment les plus jeunes qui n'ont pas l'habitude de ce genre de sollicitation, peuvent avoir la grosse tête et se lâcher un peu. Or, il ne faut pas oublier qu'un chasseur de têtes appelle beaucoup de monde et sera aussi très sensible au savoir-être du candidat potentiel. Face à un candidat bavard ou agressif, il passera à autre chose. »

5 Ne pas se Surévaluer

Au passage, Thibaud Chalmin suggère aussi de ne pas mentir sur son salaire en espérant que le client va payer. « Si le candidat ment, la confiance sera rompue. Cela m'est arrivé récemment avec une candidate qui a été ainsi confondue alors qu'elle avait un profil idéal. C'est dommage, car si un candidat convient à son client, un chasseur de têtes s'arrangera pour qu'une éventuelle proposition soit intéressante pour les deux parties et que tout le monde soit content. »

Plus D'info

À LIRE b
« Guide des conseils en recrutement »,
de Robert Ulman, Ed. Cerceau, 271 p., 2016. 36 €.
« Chasseur de têtes : enquête sur une profession indiscrète», de Didier Pouquery, Ed. Stock, 199 p., 2015. 15 €.
« Le guide des professionnels du recrutement : 1 400 cabinets de recrutement et de chasseur de têtes », de Gwénolé Guiomard et Pascale Kroll, Management et société éditions, 463 p., 2014. 38 €.

Des éléments vérifiables

Article issu de notre supplément Le Parisien Eco - à feuilleter en intégralité ici

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