Un nouveau confinement généralisé «serait catastrophique pour les économies européennes»

Selon les économistes, en cas de reconfinement global, le risque de faillites en chaîne d’entreprises du Vieux Continent, en particulier dans les pays du Sud, est très important.

 Au premier semestre 2020, l’Espagne a déjà vu son pays chuter de 23 % (ici un restaurant fermé à Barcelone, en Espagne, le 14 octobre).
Au premier semestre 2020, l’Espagne a déjà vu son pays chuter de 23 % (ici un restaurant fermé à Barcelone, en Espagne, le 14 octobre). REUTERS/Albert Gea

Le bouillon, la tasse… Quelle que soit la métaphore aquatique que l'on utilise, le constat demeure : la crise du Covid-19 a eu un impact ravageur sur les économies, celles de l'Europe en tête. Au premier semestre 2020, le produit intérieur brut français (PIB) a chuté de presque 19% par rapport à fin 2019, mais l'Espagne avec −23% et le Royaume-Uni, avec −22%, ont fait pire que nous. « Ces dégringolades sont sans équivalent depuis la Seconde Guerre mondiale, voire depuis le krach de 1929 », résume Marc Touati, économiste et président du cabinet ACDEFI. Mi-2020, le niveau du PIB français était revenu à celui de 2002. Dans cette sinistrose généralisée, l'Italie a touché le fond, avec un niveau de richesse nationale descendu à celui de… 1993!

Partout, les courbes de cette décroissance ont suivi celles du confinement : les pays qui s'en sortent le moins bien sont ceux qui ont choisi de confiner fortement, plaçant écoles, entreprises, hôtels et autres services ou industries à l'arrêt. A l'inverse, les pays comme l'Allemagne, où le confinement a été plus court, et surtout circonscrit à certains Länder, ont limité la casse : alors que pendant le confinement, 90% de nos chantiers de construction étaient stoppés, c'était le cas de seulement 25% des chantiers outre-Rhin. Partout, de vigoureuses politiques de relance et, surtout, le recours au chômage partiel ont permis d'amortir la crise : en avril, au cœur de la première vague, 30 millions de Français, Allemands, Italiens, Espagnols et Anglais étaient au chômage partiel.