Canicule : climatiseur, ventilateur, rafraîchisseur… que choisir sans nuire à la planète (et à quel prix) ?

En cette période où le mercure monte de plus en plus sur l’Hexagone, Le Parisien se penche sur les différents appareils disponibles dans le commerce pour se rafraîchir. Si certains sont plus efficaces que d’autres, leur prix et leur impact sur la planète sont souvent moins louables.

En période de fortes chaleurs, les enseignes qui vendent des ventilateurs sont souvent dévalisées très rapidement. Sélection icono/ Rémy Perrin
En période de fortes chaleurs, les enseignes qui vendent des ventilateurs sont souvent dévalisées très rapidement. Sélection icono/ Rémy Perrin

    Coup de chaud sur la France. Avec la canicule qui touche actuellement une grande partie du sud de la France, il est indispensable d’être au frais dans son logement.

    Climatiseurs, ventilateurs, rafraîchisseurs, humidificateurs… autant d’appareils qui se vendent comme des petits pains en été, alors qu’ils sont pour certains inefficaces ou représentent un désastre pour l’environnement. Tour d’horizon.

    Le climatiseur

    Efficacité - Performant et polyvalent, le climatiseur est le moyen le plus efficace pour supporter la canicule. Lorsque la chaleur atteint des sommets, la climatisation permet de réguler précisément la température intérieure souhaitée et ce, quel que soit le volume de la pièce. Attention toutefois à ne pas en abuser : l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) préconise un écart inférieur à 7 °C entre la température extérieure et la température intérieure.

    Consommation - Climatiser son logement est, en revanche, une solution polluante. Pour fonctionner, le climatiseur a besoin d’un gaz frigorigène, un très puissant gaz à effet de serre. Bien que celui-ci ne s’échappe normalement pas - sauf en cas de fuite - pendant l’utilisation du climatiseur, des émissions se produisent lors de la fabrication, de la maintenance ou à la fin de vie de la machine, rapporte l’ADEME. Autre répercussion nocive pour l’environnement : les climatiseurs rejettent de l’air chaud, ce qui tend donc à augmenter la température, surtout en ville.

    Le climatiseur est également extrêmement énergivore et son coût de fonctionnement est très élevé. Selon les chiffres de l’Agence internationale de l’énergie, la climatisation représenterait à elle seule 10 % de la consommation d’électricité mondiale.

    Prix et installation - Les plus basiques sont les monoblocs mobiles, adéquats pour apporter de la fraîcheur de manière occasionnelle. Ils sont simples à installer, facilement transportables et ce sont les moins chers (à partir de 200 euros). Mais ces appareils « premier prix » sont bruyants et doivent être installés à proximité d’une ouverture (généralement une fenêtre entrebâillée ou une porte) pour laisser passer le tuyau d’évacuation, ce qui fait entrer de l’air chaud dans la pièce.

    Cela explique en partie pourquoi ce sont les climatiseurs qui coûtent le plus cher à l’usage. « Le rendement de ces clim’premier prix est faible : pour produire de l’air frais, la machine va énormément consommer, relate Brice Tremeac, directeur de l’IFFI (Institut français du froid industriel et du génie climatique). L’usager qui installe sa clim à la va-vite en période de canicule va polluer davantage et payer plus ».



    Pour une utilisation régulière, les utilisateurs ont plutôt intérêt à opter pour un climatiseur fixe, moins énergivore qu’un appareil mobile. Son coût à l’achat est en revanche bien plus élevé (compter au moins 1 000 euros, frais d’installation inclus, pour un produit d’entrée de gamme).

    Le rafraîchisseur d’air

    Efficacité - Un rafraîchisseur d’air est, dans les grandes lignes, un ventilateur équipé d’un évaporateur d’eau. Il est particulièrement efficace dans les zones chaudes et sèches puisqu’il augmente également l’humidité de l’air. La fraîcheur ressentie paraît naturelle, à l’inverse des climatiseurs qui créent une sensation de froid artificiel. En revanche, l’utilité du rafraîchisseur est limitée car il est incapable de faire baisser la température efficacement dans une pièce entière, même si celle-ci est petite. L’action du rafraîchisseur se limite uniquement aux environs immédiats de la sortie d’air. En outre, il est assez bruyant et son autonomie est limitée par la capacité du réservoir d’eau.

    Consommation - L’impact écologique du rafraîchisseur est bien moindre que celui d’un climatiseur, puisqu’il fonctionne uniquement grâce à l’eau, sans utilisation de gaz frigorigène nocif pour le climat. En outre, le rafraîchisseur est très peu énergivore car sa technologie est très simple. Un engin d’une telle puissance, utilisé 12 heures par jour, entraînera un surcoût d’électricité de 7 euros par mois, selon l’UFC Que Choisir.

    Installation - Une aération est nécessaire pour ne pas saturer la pièce en humidité. ll est important de bien choisir la taille de son rafraîchisseur en fonction de la pièce : s’il est petit, il ne servira pas à grand-chose. S’il est trop grand, l’évaporation risque d’être trop importante et de rendre l’atmosphère trop humide.

    Prix - Les modèles d’entrée de gamme sont disponibles à partir de 50 euros et le prix des modèles haut de gamme, dotés de nombreuses fonctionnalités avancées, peuvent coûter jusqu’à 600 euros.

    Le ventilateur de plafond

    Efficacité - Le ventilateur de plafond brasse de l’air mais ne modifie pas la température d’une pièce. Par un effet de transpiration sur notre corps, on a la sensation qu’il fait 4 à 5 degrés en moins, ce qui n’est pas négligeable en période de canicule.

    Consommation - Les ventilateurs de plafond avec des moteurs nouvelle génération DC en courant continu comportent plusieurs avantages. « Ils ont un moteur silencieux, un moteur 3 à 6 vitesses, une fonction réversible pour l’hiver et surtout, ils consomment 3 à 4 fois moins que les anciennes générations de moteur », indique Christophe Pineau, dirigeant d’Evolutiv Solutions, entreprise spécialisée dans la distribution de ventilateurs de plafond à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique). Sur le premier niveau de vitesse, ils peuvent consommer moins d’une dizaine Watts par heure.

    Prix - Une différence essentielle qui a un prix, puisque pour un ventilateur à moteur DC en courant continu, il faut compter au moins 350 euros. De plus, il faut bien réfléchir avant d’en acheter et en installer un. « On ne met pas un ventilateur de plafond là où on a notre arrivée électrique, mais là où on en a besoin, là où on passe du temps », précise Christophe Pineau.

    Installation - Le directeur de Boutica Design précise que les personnes qui le positionnent mal se retrouvent dans l’obligation de le faire fonctionner à une vitesse plus forte pour ressentir l’air, rendant l’appareil plus bruyant et plus énergivore. « En première vitesse, un moteur DC ne consomme même pas l’équivalent d’un téléphone portable en chargement », assure-t-il.

    Christophe Pineau insiste sur le fait que les ventilateurs de plafond comportent de nombreux avantages comme l’absence de bruit ou la faible consommation, mais qu’ils comportent quelques inconvénients. « Ce n’est pas un produit qu’on achète du jour au lendemain en période de canicule. Il faut savoir qu’il faut l’installer sur une surface dure, et pas sur un faux plafond, et qu’il faut s’assurer avec un électricien qu’il puisse bien l’installer à l’endroit voulu ».

    Le ventilateur « classique »

    Efficacité - Comme tout ventilateur, il ne permet pas de modifier la température d’une pièce mais est efficace pour l’évaporation de la sueur et nous faire perdre quelques degrés en termes de ressenti. En revanche, l’appareil dégage un peu de chaleur dans la pièce, d’où l’intérêt de l’éteindre dès qu’il ne profite plus à personne. Il est possible d’améliorer son effet en plaçant des bouteilles glacées ou un drap mouillé devant.

    Prix - L’avantage principal du ventilateur de pied ou de table est sans hésitation son prix. Il est possible d’en trouver dans le commerce à partir de 20 euros jusqu’à une centaine d’euros.

    Installation - L’installation de cet appareil fait également partie de ses points forts. En effet, rien de plus simple que de le brancher sur une prise électrique et de le placer où bon vous semble. Petit et léger, vous pouvez également le déplacer de manière à toujours l’avoir à côté de vous.

    Consommation - Étant systématiquement équipés des moteurs à courant alternatif, ils sont généralement assez bruyants mais leur consommation d’énergie reste faible. Une consommation minime par rapport à un climatiseur puisqu’elle est d’environ 30 à 80 watts en fonction des modèles.

    L’humidificateur d’air

    Efficacité - Comme son non l’indique, l’humidificateur d’air a pour objectif de réguler le taux d’humidité d’une pièce. En période de canicule, la vapeur froide expirée fait office de léger brumisateur lorsqu’on se tient à proximité de l’appareil, mais il ne rafraîchira pas la pièce. Inutile donc de se jeter dessus si on a chaud, il s’agit d’un objet de bien-être qui vise à améliorer les conditions dans un logement.

    Prix - Ce dispositif qui sert aussi bien en été qu’en hiver peut se trouver pour des prix allant de 50 à plusieurs centaines euros. Si l’utilité de l’appareil est indéniable pour lutter contre la sécheresse, il est préférable de privilégier le rafraîchisseur d’air en période de fortes chaleurs.

    Installation - Une fois rempli d’eau, l’humidificateur « doit être placé sur une petite table ou un meuble à au moins 80 cm du sol », indique le site humidificateur.pro. Afin de protéger les meubles, il est important de placer une serviette sous l’humidificateur et il ne faut pas oublier que les zones à proximité de ce dernier peuvent être glissantes et moisir, rappelle le site comparatif.

    Consommation - Pour les humidificateurs fonctionnant à l’électricité, ils consomment très peu. Comme l’eau n’est pas chauffée, ces appareils consomment généralement entre 8 et 40 watts, affirme le site suisse de conseils en économie d’énergie Energie-environnement. En revanche, ce dernier précise que comme beaucoup d’entre eux sont vendus sans hygrostat, ils tournent souvent inutilement 24 heures sur 24.