Colère des agriculteurs : la FNSEA dénonce la lenteur de la mise en place des mesures

Le patron du syndicat agricole exhorte l’exécutif à accélérer le rythme de mise en place des promesses faite aux agriculteurs ces dernières semaines. Pour Arnaud Rousseau, il y a un « décalage » entre les annonces et la concrétisation sur le terrain.

Arnaud Rousseau le 28 janvier 2024 sur un blocage de l'autoroute A16, dans l'Oise. AFP/Julien De Rosa
Arnaud Rousseau le 28 janvier 2024 sur un blocage de l'autoroute A16, dans l'Oise. AFP/Julien De Rosa

    « De l’inquiétude, non, de l’impatience oui. » Arnaud Rousseau veut encore y croire, mais il trépigne. Le compte à rebours est lancé : les portes du Salon de l’agriculture s’ouvrent dans moins de deux semaines et — c’était la condition sine qua non imposée pour que le syndicat majoritaire qu’il dirige, la FNSEA, appelle ses troupes à lever les barrages — les mesures promises par le gouvernement doivent produire leurs premiers effets avant la tenue de la grand-messe parisienne du monde agricole. « Nous ne sommes pas dans le bon rythme depuis une semaine, dénonce le leader syndical. Il y a un décalage entre les très fortes attentes exprimées ces quinze derniers jours et la réalité de la dynamique constatée sur le terrain. On sent même quelques freins se mettre en place dans l’administration et ce n’est pas tenable. »

    Et le patron de la FNSEA de citer l’exemple des opérations de curage des cours d’eau et des fossés agricoles. Un décret, publié le 1er février dernier, facilite ces opérations destinées à permettre l’écoulement du trop-plein de pluies vers la mer et de limiter les inondations. « Oui, mais dans le Pas-de-Calais, une fois que les grues sont prêtes à faire le travail, on nous explique que finalement ce n’est plus vraiment possible partout et complètement où cela est nécessaire à cause de la réglementation sur les zones humides et protégées ! Il y a un décalage entre l’état d’esprit, les annonces, les mesures prises et les réalisations concrètes. Les agriculteurs m’appellent et me disent : On se moque de nous. »