Opération zéro mégot sur les Champs-Elysées : participez au challenge Ma Terre

Envie d’agir ? Le Parisien vous invite le 12 février au premier challenge Ma Terre en partenariat avec l’association 0 Mégot pour une opération citoyenne de ramassage sur les Champs-Élysées, à Paris. Un petit geste plus efficace qu’il n’y paraît.

Pour l'opération Zéro Mégot dans l'Océan, quatre jeunes nageurs, dont Matthieu Witvoet, ont descendu en mai 2021 la Seine à la nage en se relayant. LP/Olivier Corsan
Pour l'opération Zéro Mégot dans l'Océan, quatre jeunes nageurs, dont Matthieu Witvoet, ont descendu en mai 2021 la Seine à la nage en se relayant. LP/Olivier Corsan

    Du cadmium, de l’arsenic et d’autres métaux lourds, comme le mercure ou le plomb… Les mégots que l’on trouve partout incrustés dans le sol, sur le bord des fenêtres ou au pied des platanes sont imbibés d’un cocktail de 2 000 à 4 000 substances toxiques.

    Samedi prochain, le 12 février, Ma Terre vous propose son premier challenge en vous invitant à ramasser ces rogatons de cigarettes sur les Champs-Élysées. Enfilez vos gants, venez en bande, tout seul, avec votre chien pour ratisser le trottoir de la plus belle avenue du monde. Nous donnons un coup de main à l’association 0 Mégot, celle-là même qui avait organisé en mai la descente de la Seine par quatre nageurs pour sensibiliser sur le trajet de ces vieux filtres qui finissent dans la mer.

    « Depuis trente-deux ans, ils arrivent en tête des déchets qu’on retrouve dans les océans ! » pointe Matthieu Witvoet, l’un des membres de cette bande des quatre. Rien qu’en France, on estime qu’on en jette 21 milliards par an, soit 40 000 mégots par terre chaque minute. Si on voulait débarrasser le plancher des vaches de ces petits déchets, il faudrait que chaque Français en ramasse 313 par an.

    Classé « toxique aigu pour l’homme »

    « Les fumeurs qui jettent leurs vieux filtres ne se disent pas qu’ils vont pourrir l’environnement mais c’est une mauvaise habitude, bien difficile à modifier, souligne Matthieu Witvoet. Alors il faut faire prendre conscience du problème. » Au printemps dernier, en parallèle de son trajet aquatique, 0 Mégot avait déjà lancé une vaste opération de ramassage : 850 000 vieux filtres usagés avaient ainsi été collectés.

    Évidemment, l’idéal est que ces restes de clopes ne touchent pas le sol et soient collectés dans des cendriers imperméables. Car, si la pluie touche ces déchets, tous leurs composants chimiques se propagent dans l’environnement. Or l’omniprésent mégot est classé « toxique aigu pour l’homme », notamment à cause de la nicotine contenue dans le filtre, et « écotoxique », toujours à cause de la nicotine, un insecticide naturel. Et contrairement à ce qu’on peut parfois penser, le filtre n’est pas composé de papier mais de plastique, de l’acétate de cellulose, qui met plus de dix ans à se dégrader.



    À quoi bon se baisser pour ramasser ces restes de cigarettes et ne pas laisser les services de nettoyage s’en charger ? « Pour les services propreté des villes, c’est un travail assez compliqué et qui coûte une fortune, répond Matthieu Witvoet. La preuve : sur vos trajets quotidiens, il y en a tellement à terre que vous ne les voyez plus. »

    Un centre de traitement en Gironde recycle les filtres

    Et puis cette collecte citoyenne — si elle ne va pas tout résoudre, ni la pollution plastique ni le réchauffement climatique — permet tout de même de passer à l’action. « Pour moi, agir est un vaccin contre le désespoir », plaide Matthieu Witvoet, inébranlable optimiste. L’éco-aventurier vient de finir un long parcours dans le lac Titicaca (entre la Bolivie et le Pérou) avec le vice-champion du monde de natation handisport Théo Curin : « Quand Théo a subi des amputations à cause d’une méningite contractée enfant, il s’est accroché à des petits pas, on ne peut pas devenir champion olympique d’un coup. C’est pareil avec nos petits gestes », compare-t-il.

    Les, très nombreux, mégots de cigarettes récupérés lors de la collecte « Ma Terre » seront envoyés chez ÉcoMégot, un centre de traitement à Bègles (Gironde), près de Bordeaux. Sur place, les 2 000 à 4 000 polluants sont traités comme les déchets très dangereux qu’ils sont. « Ce qui reste, c’est de la cellulose, on peut en faire tout un tas de choses : des surfs, de l’isolant, ou du rembourrage dans le textile », rapporte le militant écolo. Les fruits de notre récolte seront ainsi recyclés. Avis aux ramasseurs : il faut par exemple environ 3 000 de ces petits déchets pour rembourrer une veste.

    Samedi 12 février de 11 heures à 12h30. Rendez-vous à 11 heures place de la Concorde, Paris (VIIIe). Formulaire d’inscription sur le site www.0megot.fr/