Sécheresse, l’état d’urgence : « S’il ne pleut pas bientôt, ce sera très dur »

Comme tous les agriculteurs de l’Hexagone, Jérôme Martin s’inquiète du manque de pluie et des pénuries d’eau en sous-sol. Une ressource essentielle pour ce céréalier de l’Ain, prêt à s’adapter mais pas n’importe comment.

A la tête d’une exploitation de près de 500 ha où il cultive des céréales, Jérôme Martin subit comme plus de 400 000 agriculteurs français les effets d’une sécheresse hivernale historique. LP/Nicolas Foray
A la tête d’une exploitation de près de 500 ha où il cultive des céréales, Jérôme Martin subit comme plus de 400 000 agriculteurs français les effets d’une sécheresse hivernale historique. LP/Nicolas Foray

    « Normalement, à cette période de l’année, vous devriez avoir les chaussures pleines de terre bien collante. » Jérôme Martin rit jaune, s’agenouille dans un champ qui recevra d’ici au printemps une nouvelle semence de maïs, prend une motte dans sa main. « Vous voyez, ça s’effrite. Trop sec. » Un peu plus loin, un autre champ, une autre céréale. « Les pousses de blé font une dizaine de centimètres et devraient être bien vertes. Elles commencent à jaunir et, si ça continue, ne vont pas développer autant de brins qu’elles le devraient. »

    Agriculteur à Loyettes dans l’Ain, à la tête d’une exploitation de près de 500 ha où il cultive des céréales (du maïs principalement, du blé et du soja), ce quarantenaire subit comme les plus de 400 000 agriculteurs français les effets d’une sécheresse hivernale historique. Smartphone à la main, « mon premier outil, avant même mon tracteur », il surveille au quotidien les cours du maïs et du blé mais aussi, et surtout, les données transmises par ses capteurs en sous-sol et sa propre station météo. Température — « il fait 16 degrés un 23 février quand même ! » —, hygrométrie, puissance du vent et, bien sûr, pluviométrie.