« Un outil presque magique » : dans les eaux du Rhône, l’ADN environnemental révolutionne l’écologie

En prélevant quelques gouttes d’eau, une poignée de terre ou même des toiles d’araignée, cette technologie peut dévoiler toutes les espèces vivant aux alentours. À peine croyable.

Mathieu Rocle, ingénieur à la Compagnie nationale du Rhône, installe un filtre dans le fleuve pour « collecter les brins d’ADN de toutes les espèces dans un rayon de plusieurs centaines de mètres ». LP/Nicolas Liponne
Mathieu Rocle, ingénieur à la Compagnie nationale du Rhône, installe un filtre dans le fleuve pour « collecter les brins d’ADN de toutes les espèces dans un rayon de plusieurs centaines de mètres ». LP/Nicolas Liponne

    Le tuyau plonge dans le courant du Rhône. Une perceuse actionne un petit moteur pour filtrer l’eau pendant environ une demi-heure. Depuis la passerelle qui surplombe ce bras à La Balme (Savoie), Mathieu Rocle, ingénieur environnement à la Compagnie nationale du Rhône (CNR), explique : « À la fin, on collectera 20 cl… et les brins d’ADN de toutes les espèces dans un rayon de plusieurs centaines de mètres. »

    L’échantillon semble bien léger et l’outil un tantinet rudimentaire pour une mission aussi vertigineuse. « Nos partenaires ont besoin de matériel transportable et ultra-simple pour aller dans la forêt amazonienne ou au fin fond de la Colombie », défend Benjamin Allegrini, le directeur général de Spygen, qui commercialise des solutions de collecte de l’ADN environnemental.