À Orsay avec les donneurs de voix : « Quand on n’a plus les yeux, ce qui compte, ce sont les oreilles »

Ils enregistrent romans et revues pour les « empêchés de lire » : beaucoup de personnes âgées qui ont perdu la vue, mais aussi de nombreux enfants DYS, atteints de troubles cognitifs. À la bibliothèque sonore d’Orsay, les voix s’offrent aveuglément.

Orsay, le 16 mars. «Pour une heure d'écoute, il y a trois heures de travail», soulignent Jean-Pierre et Marie-Claude, deux des donneurs de voix de la bibliothèque sonore de la ville. LP/Cindy Bonnaud
Orsay, le 16 mars. «Pour une heure d'écoute, il y a trois heures de travail», soulignent Jean-Pierre et Marie-Claude, deux des donneurs de voix de la bibliothèque sonore de la ville. LP/Cindy Bonnaud

    Jean-Pierre se pose à son bureau, devant son ordinateur. « Un peu le matin, et un peu en fin d’après-midi. » Il allume l’appareil, met son casque sur les oreilles et branche son micro. « C’est important d’avoir un bon micro. » Avec une bonnette. Premier filtre au souffle et à la respiration. Il clique sur le bouton enregistrer de son logiciel puis il se met à lire. À voix haute. « Un peu tous les jours, du lundi au samedi. » Jamais le dimanche. Pendant « deux heures maximum. Car au bout de deux heures, on a les cordes vocales qui commencent à souffrir ».

    L’homme de 72 ans n’est pas créateur de podcast. Il lit pour les autres. Jean-Pierre est l’un des dix donneurs de voix de la bibliothèque sonore d’Orsay (Essonne). Il enregistre livres, textes, revues… à destination des « personnes empêchés de lire ».