Agent de l’IGPN tabassé en Essonne : devant le tribunal, le jeune militaire « regrette »

Trois jours après l’agression d’un fonctionnaire de l’IGPN hors service devant un centre commercial de Brétigny-sur-Orge, l’un des deux suspects était présenté ce mardi au tribunal judiciaire d’Évry. Mais faute d’avoir pu aviser la victime à temps, l’audience a été renvoyée.

Brétigny-sur-Orge, samedi 9 septembre 2023. Selon les premiers éléments de l'enquête, la victime aurait été prise à partie après avoir fait une remarque à deux jeunes qui circulaient dangereusement à scooter. DR
Brétigny-sur-Orge, samedi 9 septembre 2023. Selon les premiers éléments de l'enquête, la victime aurait été prise à partie après avoir fait une remarque à deux jeunes qui circulaient dangereusement à scooter. DR

    Deux agresseurs, une victime à terre, un déluge de coups, des témoins qui s’interposent et cette vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux en quelques heures… C’était samedi après-midi, devant le centre commercial Auchan de Brétigny-sur-Orge. Un agent administratif affecté à l’IGPN (la police des polices), a été roué de coups après avoir fait une remarque à deux jeunes circulant à scooter. L’homme de 55 ans était alors hors service, au côté de sa compagne. Blessé au visage et sur le haut du corps, il s’est vu prescrire 15 jours d’Incapacité totale de travail (ITT).

    Le premier suspect interpellé peu après les faits, mineur de 17 ans, a été présenté à un juge pour enfants, lundi, avant d’être remis en liberté sous contrôle judiciaire. Il est reconvoqué le 25 octobre prochain. Le second agresseur présumé, 19 ans, était, lui, présenté en comparution immédiate au tribunal judiciaire d’Évry-Courcouronnes, ce mardi. L’agression de samedi ? Elle n’a pu être évoquée sur le fond : les débats ont été renvoyés à une date ultérieure, faute d’avoir pu aviser la victime à temps de la tenue de l’audience…

    « Agression gratuite »

    On sait, en revanche, que la qualité de fonctionnaire à l’IGPN du quinquagénaire n’était pas connue des suspects. C’est ce qui ressort des auditions menées au commissariat de Sainte-Geneviève-des-Bois. « C’est une agression gratuite », résume la procureure.

    « La personne qui n’est pas là (la victime, NDLR), je lui présente mes excuses. Je regrette cet acte », dit Moussa C., jeune homme fin en t-shirt noir. La courte audience permet d’entrevoir le profil du prévenu : originaire de Brétigny, titulaire d’un CAP plomberie, il est militaire au 1er régiment d’infanterie (RI) de Sarrebourg (Moselle) depuis trois mois. « La semaine en caserne, le week-end, je viens voir ma famille. » L’homme n’a jamais été confronté à la justice.

    Il était question, juste avant l’agression, d’éventuels propos racistes de l’agent de l’IGPN : « C’est un putain de ciste-ra (raciste en verlan) », entendait-on dans une vidéo tournée par un témoin. Une hypothèse balayée par le suspect de 19 ans lui-même durant sa garde à vue.



    Ce mardi soir, le tribunal a décidé de placer Moussa C. sous contrôle judiciaire jusqu’à l’audience, fixée au 11 octobre prochain. Il a l’interdiction d’entrer en contact avec le coauteur de l’agression et avec la victime.