Mystérieux cambriolages en série dans les églises

Elles sont toutes sises dans des villages ou des bourgs champêtres du sud rural de l'Essonne. Elles ont également toutes été construites entre le XIe et le XIVe siècle. Autre point commun, moins souriant celui-là : ces églises ont toutes été la cible de cambrioleurs ces derniers jours. A Courances, D'Huison-Longueville et La Ferté-Alais, des voleurs sont repartis lors des week-ends des 1er et 8 mai avec des statues anciennes, des calices, des ciboires, des bougeoirs, des chandeliersâ?¦ A Baulne, une intrusion a également été constatée, sans préjudice.

Ajoutez à ces faits le pillage de l'église du Coudray-Montceaux à la mi-avril et une dizaine d'édifices également visités en Seine-et-Marne ces derniers mois, et les gendarmes se retrouvent au final avec une quinzaine de cambriolages d'églises dans un rayon de 50 km depuis le début de l'année. Deux pistes sont envisagées par les forces de l'ordre : des commandes de collectionneurs ou des vols de personnes de passage.

A Courances, en fin de semaine dernière, l'heure était encore à affiner précisément la liste des objets disparus. Espérance Vieira, la maire du village, la récite presque par coeur : « On avait deux statues en bois, dont un saint Vincent du XVIIe siècle : les voleurs ont dû monter sur les bancs de l'église pour le décrocher, soupire-t-elle, choquée. Il y avait aussi un calice en vermeil offert par la famille de Ganay (NDLR : propriétaire du château de Courances), un ciboire, une patène, un ostensoir, des chandeliers, quatre bougeoirs avec des perlesâ?¦ Et puis une grande assiette en argent qui avait été offerte par une demoiselle du village âgée de 103 ans et qui s'occupait de l'égliseâ?¦ »

L'élue a été particulièrement choquée de voir que « le tabernacle avait été fracturé et les hosties consacrées jetées au sol. Comme le dit l'évêque, c'est presque une profanation ». Et puis il y a des détails troublants. Les bougeoirs, par exemple : les voleurs ont visiblement fait le tri, ne prenant que ceux cerclés de perles. Espérance Viera a beau ressasser, elle ne comprend pas. « Je ne sais pas qui peut acheter un ciboire ou un caliceâ?¦ » A 15 km de là, changement de décor à D'Huison-Longueville un village un peu isolé des environs de La Ferté mais même scénario : porte fracturée, statue volée et des riverains franchement choqués. « Ã?a doit être des gens en cheville avec des antiquaires », pense Alain, un habitant du village. Il marche vers l'église, tombe sur le monument aux morts qui, hasard du calendrier, a été en partie vandalisé le même week-end que l'édifice religieux, vers le 8 mai. « Y a plus rien de sacréâ?¦ »