Chronique d'une chute annoncée

Chronique d'une chute annoncée

    Est-ce le terrain val-d'oisien qui est miné ? Onze ans après la désintégration de Saint-Denis-Saint-Leu, ex-futur club résidant du Stade de France (rétrogradation en CFA en mai 1998), l'Entente SSG, qui avait émergé sur ses cendres, connaît un coup d'arrêt qui n'est pas sans rappeler de mauvais souvenirs et interroge sur la pérennité du football à ce niveau dans ce territoire.

    En cette année 2009, c'était les 20 ans de ce club exemplaire qui vivait sa sixième saison de suite dans ce qu'on appelait l'antichambre du professionnalisme. Il n'y aura pas de septième, l'an prochain en tout cas. Une histoire écrite d'avance ? Facile de le dire après. La mariée n'était pas assez belle pour séduire des investisseurs que Luc Dayan aura longtemps attendus.

    Cette descente, longtemps virtuelle, concrète depuis samedi (0-0 devant Créteil)â?¦ qu'il ne redoutait pas agaçant une partie des supporteurs, intriguant ses joueurs ne signifie pas forcément la prise de recul de l'agitateur d'idées du football français. Il la considère plus comme une injustice que comme une défaite.

    Ce sentiment est étayé par le verdict de la cour d'appel, qui lui a accordé, au-delà des 500 000 â?¬ de dédommagement (affaire Valence 2005), une victoire morale, peut-être un ascendant en droit sur des instances (FFF et LFP) dont il juge le fonctionnement d'un autre âge. Mais son côté visionnaire a parfois mis en porte-à-faux ce club qu'il a converti « à l'insu de son plein gré » au professionnalisme (création de la SASP en 2005), à ses frais pour l'heure, même s'il attend encore les partenaires d'envergure (autour du concept de Cité Sport) qui devaient suppléer le tour de table initial qui a « investi » (perdu ?) 4 Mâ?¬ dans le projet de 2 e grand club francilien.

    Dayan écrit à Sarkozy

    L'Entente est-elle aujourd'hui devenue la cible mouvante d'une Fédération qui combat en elle la judiciarisation croissante à laquelle elle est soumise ? En se pourvoyant en cassation, elle a recouru aux armes qu'elle dénonce, devenant de fait juge et partie en déniant le caractère exécutoire de sa condamnation par la voix de la DNCG (son émanation) qui juge ces fonds incertains avant le verdict du Conseil d'Etat (pas avant seize mois). Et elle a ouvert un abîme de questions juridiques dont personne ne sortira indemne.

    Aujourd'hui, en même temps que seront crédités sur les comptes de la SASP les 500 000 â?¬ dus par les instances, partira une lettre au président de la République l'interrogeant sur cette confusion des genres. Mais l'arbitrage du chef de l'Etat n'ira pas jusqu'à la pelouse où l'Entente disputera les 22 et 29 mai ses deux derniers matchs de National avant quelque tempsâ?¦