Essonne : le domaine de Chamarande expose deux artistes locaux

Le sculpteur Christophe Dumont et le photographe Jean-Yves Cousseau sont à l’affiche de l’exposition « Vis-à-Vis » jusqu’au 29 décembre. Ils habitent tous les deux le département.

 Chamarande, le 16 octobre 2019. Le domaine de Chamarande accueille jusqu’au 29 décembre l’exposition « Vis-à-Vis ». Qui met en lumière deux artistes essonniens : Christophe Dumont, sculpteur maniant métal, bois, os et végétaux récupérés, et Jean-Yves Cousseau, photographe.
Chamarande, le 16 octobre 2019. Le domaine de Chamarande accueille jusqu’au 29 décembre l’exposition « Vis-à-Vis ». Qui met en lumière deux artistes essonniens : Christophe Dumont, sculpteur maniant métal, bois, os et végétaux récupérés, et Jean-Yves Cousseau, photographe. LP/Cécile Chevallier.

    Après avoir ouvert ses portes à des artistes de renommée internationale comme Robert Combas, Richard Orlinski, Philippe Pasqua ou Jerry Schatzberg, le domaine de Chamarande fait une place à des talents locaux. « C'est la première fois que le département met en lumière le travail de deux artistes habitant l'Essonne », indique le conseil départemental, propriétaire des lieux. Le public a jusqu'au 29 décembre pour découvrir « Vis-à-Vis ».

    Le domaine de Chamarande met en lumière les œuvres de Jean-Yves Cousseau, photographe. LP/Cécile Chevallier.
    Le domaine de Chamarande met en lumière les œuvres de Jean-Yves Cousseau, photographe. LP/Cécile Chevallier. LP/Cécile Chevallier.

    Jean-Yves Cousseau, photographe installé à Janvry, et Christophe Dumont, sculpteur établi à Pussay, n'avaient a priori « aucune raison de travailler ensemble ». Ils ont fait connaissance à Renc'art 2018, un festival organisé par le département pour « mettre en valeur ceux qui font la vie culturelle en Essonne ». « On s'est bien entendu, témoigne Christophe Dumont. Quand Aurélie Gros ( NDLR : la vice-présidente du conseil départemental pour notamment la culture ), nous a proposé d'exposer ensemble, on a tout de suite accepté. »

    Des sculptures avec des matériaux de récupération

    Les deux artistes n'ont pas grand-chose en commun. Si ce n'est la rouille. Qui peut se déposer sur les sculptures en ferraille de Christophe Dumont, et celle que Jean-Yves Cousseau donne à ses photographies en les oxydant volontairement. Pour mieux appréhender leur univers, parlons de leurs œuvres.

    Avec Christophe Dumont, les visiteurs sont invités dans un cabinet de curiosités façon XVIIe siècle, une sorte de muséum d'histoire surnaturelle. Car ici, aucun animal n'est empaillé ni utilisé. Au premier regard, on peut pourtant le penser, comme ces trompe-l'œil qui font croire à un « détail de rhinocéros » avec une corne (en fait celle d'une vache trouvée dans un champ) ou un bout de peau d'éléphant. « C'est un morceau de pneu », s'amuse Christophe Dumont, fier de son effet.

    Car l'artiste ne fait qu'avec de la récupération. Depuis des années, il sillonne les bois de la Beauce pour ramasser objets en métal abandonnés, mais aussi des branches, de la mousse, des plumes, des dents, des restes d'animaux… Ce qui crée un univers fantastique, avec des créatures « débonnaires ou effrayantes ». Certains entrent en écho avec le domaine, comme cette grande jambe de cheval de métal installée dans la cour des anciennes écuries.

    Cette jambe de cheval en ferraille, Christophe Dumont l’a placée dans la cour des anciennes écuries du domaine. LP/Cécile Chevallier.
    Cette jambe de cheval en ferraille, Christophe Dumont l’a placée dans la cour des anciennes écuries du domaine. LP/Cécile Chevallier. LP/Cécile Chevallier.

    Autre ambiance avec Jean-Yves Cousseau, « photographe tout en poésie ». « L'artiste expérimente le passage du temps et de l'eau sur ses clichés, donnant lieu à la création de ses oxydations », décrit le département. Chez lui, l'intérêt ne réside pas tant dans le sujet ou l'instantanéité, mais dans l'altération voulue de l'œuvre photographique elle-même. Ce qui donne un aspect presque nostalgique, évanescent et onirique à ses clichés très poétiques. De quoi distraire, impressionner et captiver les visiteurs qui auront l'occasion, avec une seule exposition, de découvrir deux univers artistiques essonniens.

    Jean-Yves Cousseau oxyde volontairement ses photographies. LP/Cécile Chevallier.
    Jean-Yves Cousseau oxyde volontairement ses photographies. LP/Cécile Chevallier. LP/Cécile Chevallier.

    Au domaine de Chamarande, 38, rue du Commandant-Arnoux à Chamarande. Dans le parc, ouvert tous les jours de 9 heures à 17 heures ; dans le château de 14 heures à 17 heures le mercredi et de 13 heures à 17 heures le samedi et dimanche. Gratuit. Renseignements au 01.60.82.52.01 ou 01.60.82.26.57.