« Je vis très mal ce qui s'est produit »

Depuis la semaine dernière, la mésaventure de Jules a fait le tour des forums sur Internet. La boutique Bouygues à Evry a essuyé plusieurs insultes. Samedi soir, les salariés ont même été raccompagnés par la police pour éviter tout incident. « Je vis très mal ce qui s'est produit, confie le responsable du magasin. J'ai un peu de mal à passer à autre chose. » Malgré tout, le patron assure : « Nous avons fait notre boulot. Bien souvent, des escrocs viennent ouvrir des lignes avec de fausses pièces d'identité pour faire du trafic de téléphones. Ces lignes frauduleuses nous coûtent alors 300 â?¬ . On pensait avoir affaire à ce genre d'individu. Sa carte d'identité était grossièrement falsifiée. Nous avons alors demandé aux policiers qui patrouillent devant le magasin de vérifier. Ce monsieur a été super naïf de croire pouvoir ouvrir une ligne avec de faux papiers. Mais jamais on aurait pensé à de telles conséquences. » Saisi du dossier, le Réseau éducation sans frontières (RESF), qui soutient la cause des sans-papiers, comprend « l'obligation de résultats et les problèmes de fraudes ». « Malheureusement, il s'installe dans la population une impression que la dénonciation devient courante et même un signe d'honnêteté », relève Nadia N'Guyen, de RESF.