Tremplin rock pour la Fête de la musique

Tremplin rock pour la Fête de la musique

    Les volumatik se jettent à l'eau les premiers. Un Jim Morrison en sweat orange sautille sur fond d'electro. « I'll Be Your Slave, I'll Be Your King » (je serai ton esclave, je serai ton roi), promet-il au micro. « Tu crois vraiment que je vais rester avec un blond qui chante en anglais », lui rétorquent les choristes. Le groupe est déjanté, rigolo, coloré. Le jury va les garder.

    Samedi, à la MJC d'Evry, dix groupes amateurs tentent d'être sélectionnés pour assurer la première partie de Sergent Garcia et Kassav à la Fête de la musique, le 21 juin. Chacun des dix groupes a deux morceaux pour impressionner le public. Mais les cinq jurés durs mais justes ne pouvaient en garder que trois.

    Les groupes s'enchaînent, les univers aussi. Pieds nus, Yann Diop chante en wolof accompagné d'instruments africains. Le duo rap Mamag fait rimer ghetto avec bédo (une cigarette de cannabis). Les deux ados, pas à l'aise, pas ensemble, regardent plus leurs pieds que le public. Vient alors Underflesh. Le guitariste et le chanteur enfilent des bouchons dans leurs oreilles, le batteur se coiffe d'un casque antibruit et le jury s'inquiète. Avec raison. Le groupe joue costaud, du death metal, un rock lourd où le chanteur prend une voix d'outre-tombe. Et ils sont bons, efficaces, propres etâ?¦ impassables.

    « On ne peut pas les faire jouer à 18 heures devant un public familial », regrette un juré. Tout comme Astragal et leur rock progressif qui évoque Pink Floyd. Les compositions sont recherchées, les musiciens brillants, mais trop tendus, peinent à communiquer du plaisir au public. Le jury leur préfère Seven Senses, moins précis mais bien plus à l'aise.

    Et puis il y a Kaf Do Fé, quatre jeunots qui chantent une musique réunionnaise : le séga. Frais et heureux. Un micro tombe en panne. Ils enchaînent dans la bonne humeur. « J'ai senti passer un truc avec ces gamins », commente un juré. Kaf Do Fé jouera le 21 juin.