Les élus ont su convaincre le géant de la peinture de ne pas délocaliser

Fleury-Mérogis, avril 2015. David Derrouet, maire (ND) de Fleury (à dr.) se bat depuis cinq ans pour que Nippon Paint (ex-Bollig und Kemper) ne transfère pas son usine  en Europe centrale. La nouvelle unité sera finalement édifiée au Plessis-Pâté.
Fleury-Mérogis, avril 2015. David Derrouet, maire (ND) de Fleury (à dr.) se bat depuis cinq ans pour que Nippon Paint (ex-Bollig und Kemper) ne transfère pas son usine  en Europe centrale. La nouvelle unité sera finalement édifiée au Plessis-Pâté. (LP/F.L.)

    Déménager au Plessis-Pâté sera bien moins compliqué qu'en République tchèque. La centaine de salariés de Nippon Paint (ex-Bollig und Kemper), leadeur des peintures et vernis pour automobiles, peut respirer : le PDG de la société japonaise vient de confirmer qu'une nouvelle usine serait construite sur le territoire essonnien. Elle ne sera pas située à Fleury-Mérogis, la commune où elle est installée actuellement dans des locaux devenus vétustes, mais sera érigée au Plessis-Pâté. Plus proche que l'Europe centrale, où l'entreprise japonaise menaçait de délocaliser.

    « Nippon Paint construira sa nouvelle usine sur le territoire de Cœur d'Essonne Agglomération, se félicite David Derrouet, maire (Nouvelle Donne) de Fleury-Mérogis. Nous avons engagé cette bataille il y a cinq ans, et elle a connu de fortes avancées ces six derniers mois grâce à l'implication du Premier ministre, et des ministres Emmanuel Macron et Ségolène Royal, ainsi que de Valérie Pécresse, présidente (LR) de la région. Il faut que cela serve de modèle. Plutôt que de subir un projet de délocalisation, nous avons expliqué au groupe nippon que s'il délocalisait, ce serait plus compliqué de vendre ensuite aux constructeurs basés en France. Ce n'est pas une posture protectionniste, c'est juste une façon de défendre le savoir-faire industriel français et montrer aux multinationales que c'est du donnant-donnant. »

    Pour son collègue du Plessis-Pâté, le niveau de qualification des salariés a aussi joué dans la balance. « Nous avons des atouts, des savoir-faire, insiste Sylvain Tanguy (PS). Cela peut rassurer les industriels de voir des collectivités mobilisées pour garder leurs emplois et les entreprises, ils se sentent bienvenus sur un territoire. »

    C'est précisément cette notion de territoire que le président (PS) de Cœur d'Essonne Agglomération retient. « Il y a quelques années, les villes se déchiraient pour faire venir les entreprises chez elles, note Olivier Leonhardt. Là, ce n'était pas possible de construire la nouvelle usine à Fleury, on propose un terrain au Plessis-Pâté. Pour une autre société qui pourrait ne pas rester à Brétigny, on trouve des locaux à Fleury. Nous sommes dans une stratégie collective. »