Massy : ils manifestent pour un cirque sans animaux

N’ayant pas été entendus comme ils l’auraient voulu, des défenseurs de la cause animale préparent déjà d’autres manifestations dans les semaines et les mois à venir.

 Massy, vendredi 25 janvier 2019. Une trentaine de personnes mobilisées pour un Festival international du cirque de Massy sans animaux ont effectué un happening sous les fenêtres de la mairie.
Massy, vendredi 25 janvier 2019. Une trentaine de personnes mobilisées pour un Festival international du cirque de Massy sans animaux ont effectué un happening sous les fenêtres de la mairie. LP/Gérald Moruzzi

    Masques de félins et autres quadrupèdes, pancartes revendicatives et mégaphones étaient de sortie, vendredi après-midi, devant l'hôtel de ville de Massy. Au son de « Ni cage, ni enclos, justice pour les animaux », une trentaine de personnes ont pris part à un happening sous les fenêtres de Nicolas Samsoen, le maire (UDI) de Massy.

    « Nous sommes ici pour lui demander que le Festival international du cirque de Massy (NDLR : dernière édition du 10 au 13 janvier 2018) évolue vers des numéros sans animaux », explique Amandine Sanvisens, cofondatrice et présidente de l'association Paris Animaux Zoopolis. La structure organisait la manifestation avec le soutien actif du collectif animaliste Stan (Sur terre avec nous).

    « Il faut mettre un terme à cet asservissement »

    Ils n'ont pas été interdits de tractage cette fois-ci, comme cela avait été le cas aux abords du festival il y a deux semaines. Ils ont ainsi pu mettre en avant leur positionnement très clair sur les animaux utilisés à des fins de divertissement. « Nous respectons les arts du cirque, précise sans tarder Amandine Sanvisens. Mais ces animaux sont emprisonnés à vie et en souffrent ». Il faut, selon elle, « mettre un terme à cet asservissement, que les cirques évoluent, comme certains le font déjà, mais également que le gouvernement prenne une position claire en interdisant l'utilisation d'animaux dans les cirques ».

    Mené à l'échelle locale, le travail de sensibilisation porte parfois. De nombreuses communes françaises se sont déjà prononcées contre l'accueil de cirques détenant des animaux sauvages. « Les villes ont un vrai poids », souligne la militante de la cause animale.

    Un dialogue de sourd entre la mairie et les défenseurs des animaux

    Quelques minutes plus tard, c'est en délégation qu'elle et ses camarades ont essayé de se faire entendre du maire de Massy. Elle en est ressorti « déçue et en colère ». « C'était un dialogue de sourd, notre interlocuteur semble imperméable à la condition animale », estime-t-elle, annonçant d'autres manifestations dans les semaines et les mois à venir.

    Soulignant être « très sensible à la question de la maltraitance animale », le maire Nicolas Samsoen trouve le résumé de cet échange assez court. « Leur point de vue est parfaitement respectable, mais nous ne sommes pas dans une logique d'imposer, confie-t-il. Le monde du cirque est en train d'évoluer, de se poser des questions sur la place des animaux, et nous voulons évoluer avec lui, pas contre lui. »

    « Ce ne sont pas les numéros de trapèze qui attirent les gens »

    Fauves et autres animaux devraient donc avoir toujours leur place lors de la prochaine édition du Festival international du cirque de Massy. Ce qui ne choque pas Françoise, 66 ans. « Les numéros de trapèze, c'est bien, mais ce n'est pas cela qui attire les gens », avance-t-elle. Mes petites-filles, ce qu'elles veulent voir, ce sont les animaux. »

    Agé de 11 ans, Jacques-Nolan n'est pas du même avis. « J'ai été au festival et on voit que les animaux ont peur, glisse le collégien. Ils seraient bien mieux dans leur espace naturel. » Léopold se range derrière son camarade. « Sans animaux, cela ne changerait pas grand-chose, estime-t-il. Les hommes sont capables de numéros bien plus spectaculaires que les animaux.»