Mennecy : les troubles de croissance de Sami, 11 ans, à cause de perturbateurs endocriniens

Sami est sous traitement depuis ses 2 ans et demi, à cause de troubles de la croissance provoqués par les perturbateurs endocriniens. Dans sa ville, une charte vient d’être adoptée contre ces substances.

 Mennecy, ce jeudi 11 octobre 2018. Sami, 11 ans, connaît des problèmes de croissance dus aux perturbateurs endocriniens depuis qu’il a deux ans et demi.
Mennecy, ce jeudi 11 octobre 2018. Sami, 11 ans, connaît des problèmes de croissance dus aux perturbateurs endocriniens depuis qu’il a deux ans et demi. LP/Marie-Charlotte Dutheil

    Sa maman, Nadège*, le qualifie de « boule de joie ». Et en effet, du haut de ses 11 ans, Sami* impressionne par sa sagesse et le recul qu'il prend par rapport aux difficultés auxquelles il doit faire face. Elève de 5e à Mennecy, où il habite, le jeune garçon fait l'objet d'un suivi médical strict depuis des années. Et doit, tous les trois mois, subir des piqûres qui empêchent les hormones de se propager trop rapidement dans son organisme.

    « Tout a commencé lorsque j'avais 2 ans. En un mois, j'ai pris 3 cm et 2 kg, raconte-t-il posément. Alors que mon frère jumeau, lui, grandissait et grossissait normalement. » Un phénomène qui amène sa pédiatre à l'adresser à Agnès Linglart, spécialiste des troubles liés aux perturbateurs endocriniens. La piste de la tumeur appuyant sur l'hypophyse écartée, celle-ci confirme que les problèmes de croissance de Sami sont dus à des facteurs extérieurs. Mais impossible, pour autant de déterminer lesquels avec précision.

    « On ne peut pas savoir si j'étais porteuse ou s'il a été exposé de son côté », explique sa mère. Des trous dans son histoire avec lesquels le collégien a appris à composer. « Je le vis plutôt bien, affirme-t-il. Lorsque j'avais 9 ans, j'ai traversé une grosse période de doute, et, avec l'accord de mon médecin, je suis resté 6 mois sans prendre de traitement, pour voir ce qui se passait. Ça m'a permis d'en comprendre l'utilité. Bientôt, quand j'atteindrai 1,60 m, je cesserai définitivement de le prendre, pour que ma poussée de croissance puisse se faire normalement. »

    Ce qui ne l'empêche pas de vouloir faire connaître son histoire au grand public. « Il faut que les gens sachent que les perturbateurs endocriniens peuvent provoquer de l'obésité, une fragilité au niveau corporel, et, dans les cas extrêmes, des cancers, conclut-il. Moi, ma situation est acceptable. Et sans cela, je n'aurais pas été la même personne. »

    * Leurs prénoms ont été modifiés à la demande des intéressés.