Palaiseau : dans les coulisses du centre de recherche géant d’EDF

Palaiseau, mercredi 16 mars.  Francis Soler, l’architecte des quatre bâtiments ronds de la recherche d’EDF, qui, vus du ciel, ressemblent à des engrenages qui s’enclenchent, a privilégié pour ses créations un aspect industriel, où le verre et le béton prédominent. Les panneaux extérieurs qui enveloppent les bâtiments, ont une fonction esthétique mais aussi pratique, en «cassant» le vent extérieur et en tamisant la lumière.
Palaiseau, mercredi 16 mars. Francis Soler, l’architecte des quatre bâtiments ronds de la recherche d’EDF, qui, vus du ciel, ressemblent à des engrenages qui s’enclenchent, a privilégié pour ses créations un aspect industriel, où le verre et le béton prédominent. Les panneaux extérieurs qui enveloppent les bâtiments, ont une fonction esthétique mais aussi pratique, en «cassant» le vent extérieur et en tamisant la lumière. (LP/J.H.)

    Les vidéos d'informations internes diffusées dans les couloirs apprennent encore aux salariés la position à adopter pour soulever un carton sans s'abîmer le dos. Depuis une semaine, et jusqu'à la fin du mois, les 1 200 chercheurs d'EDF, en provenance du site historique de Clamart (Hauts-de-Seine) prennent leurs marques dans leurs nouveaux locaux de Palaiseau. Avec 400M € d'investissement, campus de formation inclus, et trois ans de travaux, le géant de l'électricité n'a lésiné sur rien pour s'implanter au cœur de la recherche française, sur le plateau de Saclay, à deux pas de l'école Polytechnique, du commissariat à l'énergie atomique (CEA). «Nous sommes là pour longtemps», sourit Hatem Marzouk, directeur-adjoint du projet Paris-Saclay chez EDF. Reportage dans les coulisses de ce site unique en France.

    Le hall d'accueil

    Une ambiance futuriste règne dans le colossal hall d'accueil des visiteurs. Partout, les puits de lumière ont été privilégiés. Un soin particulier a été apporté à l'économie d'énergie. 3 600 m² de panneaux solaires sur les toits, un chauffage par géothermie, des récupérateurs de chaleur, un éclairage déclenché par détecteur de mouvement... Le bâtiments principal, qui accueille les bureaux des chercheurs, est autonome à 70%. «C'est une prouesse», assure Hatem Marzouk.

    L'auditorium de 550 places

    L'auditorium de 550 places s'inscrit dans la volonté d'EDF de faire de son centre de recherche un site «ouvert et collaboratif». L'acoustique a été conçue par le cabinet Lamoureux, spécialiste des salles de cinéma et de concert. «A Clamart, nous étions morcelés en une quarantaine de petits bâtiments. Notre parti pris, c'est de se faire rencontrer les chercheurs et de croiser les spécialités», raconte Hatem Marzouk.

    La halle d'essai

    La halle d'essai occupe seule un bâtiment entier. Un pont de levage d'une capacité de 20 tonnes surplombe les cabines de commandes des expériences mécaniques, physiques et électroniques. «Toute la recherche ne peut pas être numérisée», explique Hatem Marzouk.

    L'étoile d'eau préservée

    Ce petit bosquet d'arbres, les pieds dans l'eau, entouré de grillages, a donné des sueurs froides à EDF. Il abrite une espèce menacée et emblématique du plateau de Saclay, le triton crêté. Une plante rare, l'étoile d'eau, qui poussait au milieu de l'emplacement prévu pour un bâtiment, a elle été soigneusement déplacée et son écosystème recréé sur le site. «Cela nous a bloqués un an pour satisfaire aux exigences environnementales», confie Hatem Marzouk.

    Le campus d'EDF

    Le campus d'EDF, imaginé par un autre architecte que celui des bâtiments de recherche, sera officiellement inauguré en septembre prochain. Des formations pilotes y sont déjà en cours pour tester les locaux. Le bâtiment abrite 270 chambres situées au dernier étage. Au total, le site d'EDF pourra accueillir jusqu'à 3 000 personnes simultanément, ce qui en fait l'un des plus grands sites privés de formation et de recherche en Europe.