Paris-Saclay : à Centrale-Supélec, un camp d’été pour inciter les lycéens à briser le plafond de verre

La grande école d’ingénieurs organise pour la première fois un camp d’été d’une semaine pour les élèves de seconde de toute la France. Le but ? Faire découvrir le campus de Paris-Saclay et promouvoir la diversité sociale dans l’établissement.

Gif-sur-Yvette, mardi 6 juillet. L'école d'ingénieurs CentraleSupélec organise un camp d'été cette semaine avec pour objectif de promouvoir la diversité sociale dans les rangs des étudiants.
Gif-sur-Yvette, mardi 6 juillet. L'école d'ingénieurs CentraleSupélec organise un camp d'été cette semaine avec pour objectif de promouvoir la diversité sociale dans les rangs des étudiants.

    « Dans ma filière, il y a 90 % de garçons. Là, ça fait du bien de voir qu’on est à égalité », souligne Nina, lycéenne originaire de La Foux d’Allos, dans les Alpes-de-Haute-Provence. Lors du recrutement du camp d’été de Centrale-Supélec, que la prestigieuse école d’ingénieurs de Paris-Saclay (Essonne) organise pour la première fois cette année, la parité était un incontournable. L’objectif est relevé : 23 des 45 lycéens sélectionnés sont des filles.

    « C’est important car nous n’avons que 19 % d’étudiantes dans nos formations. Les préjugés sont tenaces concernant les cycles scientifiques », souligne Romain Soubeyran, à la tête de l’école. Des clichés bien souvent intériorisés par les adolescentes elles-mêmes. « Je me suis rendu compte que c’est plus difficile pour moi de visualiser des femmes dans des métiers scientifiques », reconnaît Rym, 16 ans, originaire de Lyon (Rhône).

    « Il y a de l’autocensure »

    Autre bête noire des grandes écoles : le manque de diversité sociale. Seuls 17 % des étudiants français en première année du cycle ingénieur de Centrale-Supélec sont boursiers. « Il y a de l’autocensure et beaucoup de lycéens à qui on ne parle pas des grandes écoles », regrette Romain Soubeyran. Pour y remédier, 50 % des lycéens du camp d’été sont boursiers. Une bonne nouvelle pour Lucas, en classe de seconde à Caen (Calvados), qui n’a pas eu à payer la semaine. « J’ai peu de personnes dans ma famille qui ont fait de grandes études, donc c’est difficile pour moi de me renseigner sans ce genre d’événements », assure le jeune homme.

    Pour le deuxième jour du camp d'été, les lycéens ont pu rencontrer Romain Soubeyran, directeur de l'école et Delphine Ernotte, à la tête de France Télévision et ancienne élève de CentraleSupélec.
    Pour le deuxième jour du camp d'été, les lycéens ont pu rencontrer Romain Soubeyran, directeur de l'école et Delphine Ernotte, à la tête de France Télévision et ancienne élève de CentraleSupélec.

    Au programme de la semaine : visites de laboratoires, ateliers scientifiques ou encore entretiens individuels d’orientation. « Un mentor est attribué à chacun pour l’aider jusqu’à la fin du lycée », ajoute Romain Soubeyran.



    Un quart des participants viennent de la région. Comme Thomas, originaire de Lisses, poussé à s’inscrire par l’un de ses professeurs. « Même si l’école est proche de chez moi, je n’avais jamais vu le campus et ça m’aide à me projeter », explique-t-il.

    Pour les non-boursiers, l’addition reste salée : 1 300 euros la semaine de découverte. « Il n’y a aucun bénéfice de l’école, se défend toutefois Romain Soubeyran. Ces frais permettent de payer la formation et d’augmenter notre capacité d’accueil pour les prochains camps. » La résidence de l’école compte 2 000 lits, dont la plupart restent inoccupés l’été. Centrale-Supélec souhaiterait accueillir plusieurs centaines de lycéens lors des prochaines éditions.