Son permis suspendu, il avait pris la route et tué un motard : le tribunal d’Évry l’a condamné à du sursis

Le tribunal n’a finalement pas retenu la qualification d’homicide involontaire et a condamné le prévenu pour une simple conduite malgré la suspension du permis.

Illustration. Evry-Courcouronnes. L'audience s'est déroulée le 27 juin dernier au tribunal d'Evry, le délibéré a été rendu ce vendredi 13 septembre. LP/Cécile Chevallier
Illustration. Evry-Courcouronnes. L'audience s'est déroulée le 27 juin dernier au tribunal d'Evry, le délibéré a été rendu ce vendredi 13 septembre. LP/Cécile Chevallier

    Le 6 septembre 2022, un motard a trouvé la mort dans un accident de la route sur la N 20 à hauteur d’Étréchy. L’homme a été percuté par une voiture dont le conducteur s’était vu retirer le permis quelques semaines auparavant après avoir perdu tous ses points. Jugé pour homicide involontaire par conducteur dont le permis a été invalidé, les faits ont finalement été requalifiés en conduite malgré la suspension du permis. Le conducteur a été condamné à six mois de prison avec sursis. Loin des trois ans de prison dont deux avec sursis requis par le ministère public lors de l’audience, fin juin dernier.

    Les raisons de l’accident restent floues

    Mais le déroulé de l’accident n’est pas clair. Ce soir-là, vers 22h30, le prévenu, âgé de 29 ans, rentre du travail en voiture, bien que cela lui soit interdit. Il roule normalement, sans excès de vitesse, sur la voie de droite, quand une voiture le dépasse sur la gauche. Une moto précède ce véhicule sur la voie de gauche. Mais le motard freine, forçant la voiture à faire de même, se déporte sur la droite, et fait signe au conducteur qui est sur la voie de gauche. La passagère dit avoir baissé sa vitre et entendu le motard dire « les freins, les freins ! » avant un gros choc.



    Le prévenu dit avoir vu la voiture sur sa gauche freiner, mais pas le motard. Au moment du choc, la vitesse de la moto a été évaluée à à peine 41 km/h. Celle du véhicule du prévenu à 89 km/h sur une portion limitée à 90 km/h. Sur le coup, le prévenu descend de voiture et porte secours à la victime dont le décès sera constaté à 23h50 malgré l’intervention des secours. Pourquoi le motard a-t-il freiné et s’est déporté pour faire signe au véhicule qui le suivait ? Le feu stop de la moto s’est-il déclenché quand il a freiné ? Ces questions sont restées sans réponse.