Charente : un policier tire après un refus d’obtempérer, l’automobiliste tué

Le fonctionnaire de police a été légèrement blessé aux jambes lors de cette intervention ce mercredi matin, a précisé la procureure de la République à Angoulême.

Un policier a fait feu ce mercredi en Charente après un refus d'obtempérer. (Illustration) LP/Arnaud Journois
Un policier a fait feu ce mercredi en Charente après un refus d'obtempérer. (Illustration) LP/Arnaud Journois

    Un drame survenu tôt ce matin en Charente. Un automobiliste de 19 ans a été tué par un policier qui a fait usage de son arme après un refus d’obtempérer tôt ce mercredi matin à Angoulême, en Charente, a indiqué le parquet. Le policier a été légèrement blessé aux jambes lors de cette intervention, a précisé Stéphanie Aouine, procureure de la République à Angoulême.

    Les faits se sont produits aux alentours de 4h30 du matin près de Saint-Yrieix-sur-Charente, dans la banlieue d’Angoulême, près de l’embranchement de la RN10. Le quartier où s’est passé le drame est toujours bloqué, indique La Charente Libre. Selon une source policière, la victime a été atteinte au thorax. De son côté, le policier, légèrement blessé, a été conduit à l’hôpital, selon le syndicat Alliance.

    D’après une source proche du dossier, les policiers sont intervenus pour contrôler une voiture qui zigzaguait sur la route et dont le conducteur a refusé de s’arrêter. À un feu rouge, la police est parvenue à stopper le véhicule mais ce dernier a redémarré, braquant ses roues en direction d’un des policiers qui, heurté aux jambes, a tiré une fois.

    L’automobiliste décédé, malgré un massage cardiaque

    L’automobiliste a été touché au flanc gauche et la voiture a fini sa course dans le mur d’une habitation. Conscient au moment de son interpellation, selon la même source, il est décédé quelques minutes plus tard malgré un massage cardiaque pratiqué par les policiers.

    Ce décès en Charente intervient alors que les syndicats de police dénoncent une hausse des refus d’obtempérer lors des contrôles routiers. Mi-mai, un automobiliste a été grièvement blessé à la tête par le tir d’un policier municipal en Seine-Saint-Denis après s’être soustrait à un contrôle. Une semaine plus tard, un commandant de police était renversé et grièvement blessé lors d’un contrôle routier à Vienne (Isère).

    13 personnes tuées lors de contrôles policiers en 2022

    En 2022, 13 personnes ont été tuées par la police dans le cadre de contrôles en France. Un record qu’autorités et syndicats attribuent à des comportements au volant plus dangereux, alors que des chercheurs incriminent une loi de 2017 modifiant l’usage de leur arme par les forces de l’ordre.

    Depuis février 2017, un nouveau texte a élargi pour les policiers les conditions d’usage de leur arme à feu, en leur faisant bénéficier du même régime que les gendarmes. Il est notamment possible d’ouvrir le feu lorsque le refus d’obtempérer d’un automobiliste menace physiquement les policiers ou des passants dans sa fuite.

    En 2021, environ 27 700 refus d’obtempérer avaient été enregistrés par les policiers et les gendarmes, soit une hausse de près de 50 % en dix ans, selon les chiffres officiels.



    L’an dernier, cinq policiers ont été mis en examen dans le cadre des 13 dossiers de tirs mortels sur une voiture en fuite. Les autres ont été libérés sans poursuite à ce stade. Le cas en Charente est le premier à survenir en France métropolitaine en 2023, selon une source policière.